Test : GTA : Chinatown Wars

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Ouais ! Un nouveau jeu Rockstar ! Sur Android en plus ! Il faut avouer que l’on pourrait se sentir un peu gâté. Mais, attention, gâté comme un enfant gâté ou gâté comme une pomme gâtée ? Une question légitime quand l’on connaît le talent de Rockstar de sortir des jeux loin d’être optimisés sur bien des points, et ce, sur beaucoup de plateformes (les joueurs sur PC me comprendront aisément). Ce serait omettre leur talent d’écriture de ces studios trop méconnus (insérez ici un « lol » si besoin). J’ai connu la série des GTA, il y a très, très, très, très, très, longtemps de cela avec le premier épisode notamment. A l’époque (faites une recherche sur Google pour la date, car après ce ne serait que trop vous révéler mon âge), cela se jouait avec une vue de dessus. Cela peut paraître archaïque de nos jours, mais je puis vous assurer que le fun ainsi que la qualité de l’histoire demeuraient bien présents. Et je me suis arrêté, pour des raisons que je cherche encore, à l’épisode de Vice City. Un très bon épisode au demeurant. Un arrêt autant sur PC que sur Android puisqu’il s’agissait du seul épisode de la série auquel j’ai joué sur ce support. Sans avoir écrit de test, j’avoue ne l’avoir que modestement apprécié. Néanmoins, avec la sortie récente de GTA : Chinatown Wars, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais de rattraper quelques années d’errance. Ou d’intelligence.

 Le jeu n’est pas une nouveauté en soi, étant sorti sur Nintendo DS, exclusivement, en l’an de grâce Kelly 2009. Oui, je sais que cela remonte à pas mal de temps. Pourtant, ce qu’il a de résolument nouveau dans son ancienneté (j’me comprends) demeure l’abandon des graphismes de la mort qui tue pas trop car pas toujours beaux et gourmands pour une approche à l’ancienne. Une espèce de mix entre les premières années de GTA, version 1 & 2, et les GTA plus musclés et huileux. De quoi faire plaisir à pas mal de personnes, votre serviteur y compris.

Un vrai GTA !

On va mettre, tout de suite, les points sur les « i ». Nous sommes vraiment en présence d’un GTA, et non pas un GTA au rabais. Et c’est un excellent point. On retrouve tous les éléments qui ont font le succès de la série : un monde ouvert (presque sandbox), un univers cohérent avec la ville de Liberty City reconstituée, un scénario basé sur des missions qu’il vous faudra accomplir, des personnages attachants. Bref, du GTA.

Mais du GTA version chinoise, de quoi pouvoir vous mener à la baguette pendant quelques heures. Certains me diront que ce jeu de mots était nippon ni mauvais, et ils auront raison. Mais comme on dit qui « nem » me suive. Voilà, je crois bien avoir fait le tour…Ah oui, donc il s’agit d’un GTA version chinoise, mais pas rempli de chinoiseries. Comme d’habitude avec la série, l’histoire tient mieux la route que vous au volant de votre bolide.

Une sale gueule, le tonton !

Une sale gueule, le tonton !

Vous incarnez (comme les ongles) Huang Lee, une espèce de fils à papa de la pègre chinoise. Un bon fils à papa, éduqué comme il se doit de l’être. Imbu de lui-même, tête à claques, gâté (décidément). Afin que son oncle Kenny, qu’il ne faudra pas tuer, redore le blason familial et continue son petit bonhomme de chemin dans l’organisation officieuse, le jeu fou entreprend un voyage. Un voyage en apparence facile puisqu’il a pour but de remettre à ce dernier l’épée familiale garante d’une certaine puissance. Mais, et vous vous en doutez sinon ce serait déjà la fin, tout ne se passe pas comme prévu. Il se fait voler l’épée et est quasiment laissé pour mort avant de rejoindre, bien entamé physiquement parlant, son oncle.

Là, vous entrez enfin en jeu. Vous devenez Huang Lee. Vous allez devoir faire bonne figure auprès de votre oncle bien-aimé (hum hum) tout en veillant à ne pas vous mettre à dos l’organisation et les flics. Tout un programme. Au contenu des plus copieux. Comme dans les autres GTA, on ne s’ennuie pas un instant. Il y a tant à faire, tant à découvrir, tant à débloquer. Soit vous suivez de manière scénaristique  l’aventure, soit vous vous laissez aller à la joie de découvrir Liberty City comme il vous semble bon de le faire. Passer par cette seconde option est assez jouissif, d’autant plus que le jeu est assez réussi du point de vue de la réalisation.

Une adaptation presque réussie

Là, dès la lecture du titre du paragraphe, vous vous dîtes « hé merde, il va encore critiquer… ». Et vous auriez tort. Nan, je plaisante, vous auriez totalement raison. Mais, pour une fois, ce n’est point la réalisation ainsi que l’optimisation que je vais critiquer.

En effet, et même si elle ne ferait pas fondre le gpu, elle demeure d’une bonne facture et permet une fluidité presque constante, même sur des appareils un peu chiche en puissance brute. Juste une petite remarque au demeurant, préférez les appareils à écran supérieur à 5 pouces, vos yeux ainsi que la jouabilité vous en remercieront grandement. Du fait de sa vue de dessus, à l’ancienne, la nécessité d’avoir un écran plus large est nécessaire.

Collision incoming

Collision incoming

Les graphismes, tout en cell shading, pourront chagriner certains, mais je trouve, justement, que cet aspect du jeu permet un lien intéressant entre ancienneté et modernité. Un juste milieu qui ne dessert en rien GTA Chinatown Wars. On a donc affaire à un résultat très mignons, et l’impression de vie dans la cité est complètement maintenue. Cela aurait été dommage de priver ce GTA de ce qui fait la particularité des autres GTA : la sensation de vie. Quant au reste, pas grand-chose à redire en dehors des quelques dessins durant le déroulement scénaristique que je trouve grossiers parfois. Les musiques sont excellentes, comme d’habitude, et l’environnement sonore est dans la moyenne haute, sans compter que le jeu est entièrement francisé. Une aubaine comme diraient mes amis travaillant à la Redoute. Mais alors, elle vient quand cette critique ? Calmos, incoming…

Vous serez amené tout au long de l’aventure, à vous promener soit à pieds, soit en voiture (plus ou moins empruntée, cela va sans dire). Et on va dire, très clairement, que la marche à pieds est très bonne pour la forme physique. Voyez-vous où je veux en venir ? Toujours pas ? Je veux bien sûr parler de la maniabilité. Pas toujours aisé de bien configurer un jeu d’action pour l’interface tactile, et là, Rockstar est un peu tombé sur un os. Lorsque vous arpenterez, dans vos baskets, la ville, on est un peu déstabilisé au début, mais l’on s’y fait au bout de quelques minutes. Par contre, dès que l’on met la main sur un véhicule, on a tout de suite envie d’en sortir dès les premiers mètres tant la maniabilité est d’une délicatesse rare. Et vous allez bouffer du mur autant que notre héros bouffe du riz. C’est dire ! Une petite astuce, afin de gagner en souplesse, consiste en enlever les commandes analogiques dans les options. Mais, même si cela semble plus supportable, il n’en demeure pas moins que l’aventure perd en intensité et que chaque mission nécessitant une conduite sportive est particulièrement douloureuse. De quoi faire perdre, à moi y compris, l’envie de jouer. Un comble…

Disponible, au moment où je rédige ces quelques lignes, au prix, fort convenable de 2.69 euros, GTA : Chinatown Wars est un plat de choix. Adaptation très fidèle à son support d’origine et tout aussi fidèle à l’esprit d’une série à succès planétaire, il est promis à un grand succès, surtout à ce prix. En effet, vous en aurez pour votre argent, avec une durée de vie très importante. Une durée de vie corroborée par une ambiance comme seuls les studios Rockstar sont capables de rendre. Un bon jeu d’action, couplé avec un scénario fort sympathique, totalement en français, voilà ce qu’est GTA au monde de Chinatown. On pourrait croire, à ce niveau, que je suis totalement emballé par cette nouvelle « ancienne » production. Que nenni…Pour prendre un maximum de fun, il va falloir clairement faire preuve d’un certain détachement. Un détachement d’ordre tactile, tant le jeu dispose d’une maniabilité parfois fort délicate, surtout en voiture, alors que ces phases représentent une part importante du jeu. Et c’est fort malheureux, malgré la possibilité de régler soi-même les commandes. On a toujours l’impression que le moindre petit écart peut être fatal. Et, étrangement, alors que tout allait pour le mieux sur la route de mon estime, cette crevaison majeure le laisse sur le bord de la route.  

Testé par J.Canonne • 73%
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  • Peu maniable à en être désespérant parfois

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