Il y a quelques mois de cela, j’eus l’extrême ambition de tester un MMORPG sur Android, et que ne fut ma douleur de le faire. Je m’étais dit, en ces instants pénibles, que jamais plus je ne ferais de test de MMO sur cette plateforme. Jamais ô grand jamais ! Bon, il n’y que les imbéciles et les cons qui ne changent pas d’avis. Mais cela ne change rien en ce qui me concerne, moi je reste un con de chez gros con. Néanmoins, je me soigne. Enfin, un peu. Alors, quand je lance le téléchargement d’un des derniers jeux de Gameloft, un MMO nommé Animals Online, je me dis, très clairement, que le gros con, qui ne sommeille pas en moi, se doit d’être contenu un peu comme un Animal Lecteur.
Avec le recul, concernant mon premier test de MMO sur Android, je n’y étais pas allé avec le dos de la cuillère morte (je crois que cela se dit). Mais, bon, le jeu était mauvais d’où la mauvaise note. C’était inéluctable et d’une logique implacable : mauvais jeu = mauvaise note. Ce n’est pas une équation à plusieurs inconnues, mais simplement une constatation. Pourtant, avant de lancer Animals Online, de nombreuses équations à plusieurs inconnues fourmillaient, comme euh, comme euh, comme des fourmis en fait, à l’intérieur de ma modeste matière grise. Et surtout, et surtout, une peur immense me donnait envie de faire pipi, comme un enfant : allais-je me retrouver avec un jeu du même acabit ? De quoi se faire moine et délaisser ce genre ? On pourrait le craindre, car vous savez bien que l’acabit ne fait pas toujours le moine.
Animas Online : MMO, ouais, RPG, ouais, MMORPG, mouais…
Tout d’abord, il faut savoir que le test proposé est basé sur ma propre expérience de jeu, elle-même basée sur plus de dix heures passées, sans payer le moindre centime, sur Animals Online. Il n’a pas lieu d’être d’une perfection irréprochable, un MMO se basant surtout sur la durée, mais a pour but de vous donner une vision rapide, aussi complète que possible, de ce qu’il a à vous offrir.
Animas Online n’a, au premier lancement, rien de particulièrement original. On est en terrain archi-connu. Le scénario, si l’on peut l’appeler ainsi, est très basique. Les Animas, hybrides entre animal et humain (un peu comme un testeur de jeux vidéo en somme) sont menacés par les humains qui essayent d’envahir leur monde, Forestia, par tous les moyens. En voilà une belle fable écologique que voilà ! Du jamais vu ! Mais ne soyons pas trop dur, un mauvais scénario ne fait pas toujours un mauvais jeu.
Heureusement le système de jeu est beaucoup plus original. Nan, je plaisante ! Le classique, on connaît, du classique vous aurez. On démarre avec 3 races disponibles : une espèce d’ours mal léché (mon premier choix) appelé un Bargon, utilisant comme arme le bâton, un mélange de chatte (du calme) et de fille, assez sexy, appelée Trisha, utilisant les épées, et enfin, une excroissance de fille et d’écureuil appelée Trisha, manipulant les pistolets. Oui, vous allez me dire qu’il n’y a que des dommages dealers. Ouais, totalement. Pas d’autres classes, pas de bi-classes, pas d’arbres d’évolution particuliers en dehors des forts classiques attaque/défense/point de vie/énergie spirituelle. Dans Animas Online, on veut du lourd, du qui pique, du qui fait bobo au derrière, bref, pas beaucoup de fion, pardon, de fond.
Ne nous arrêtons pas là, le jeu se veut simple, immédiat et offre donc un découpage simple, tant du point de vue gameplay, que du point de vue interaction. Au bout d’un tutoriel facile tout en français, on découvre les possibilités du jeu. Attention, pour ceux qui se régalent d’avoir beaucoup de barres remplies de sorts et de capacités, vous serez vite déçus. Hormis l’attaque classique et quelques attaques particulières, ainsi qu’une barre de potion, rien de bien folichon. On se retrouve d’ailleurs un peu comme dans un Diablo puisque Animas Online est plus proche d’un hack and slash avec un peu de collaboration qu’à un véritable MMO. Avec tout ce qu’il peut offrir de « normal » pour ce type de jeu à savoir, des explorations, des quêtes instanciées, de la forge, une arène où vous pourrez vous détendre…Rien de bien excitant à première vue…
Animas Online : mignon comme un tit chat (minou, minou)
L’excitation pourrait venir d’une réalisation somme toute sans faille majeure. Trois possibilités de graphismes sont possibles : le bas, le moyen et ? Le haut détail, pardi, comme dirait mon ami Géo. J’ai, personnellement opté pour le haut détail sur mon Asus HD7, la tablette loin d’être la plus puissante du monde. Et il faut bien avouer que l’optimisation est au rendez-vous.
Les graphismes sont en totale adéquation avec le thème évoqué. Un tantinet chocobisou, mignon à croquer, ils mettent parfaitement en valeur le jeu. Tout est ici bien pensé. Le choix des couleurs et du design, mélange d’anime japonaise kawai, et d’une nature agréable à regarder font que l’on y vient déposer ses yeux avec plaisir. En outre, les filles dénudées, le côté hentai avec les tentacules font que…Ah, on m’informe que je me suis trompé de jeu…Je disais donc, le monde d’Animas Online est un vrai régal visuel, accompagné par des musiques mélangeant allègrement des thèmes médiévaux à des thèmes beaucoup plus rigolols. Dommage que le level design n’ait pas suivi cette orientation.
En effet, que ce soit dans les phases d’exploration, d’xp ou d’arènes, tout est fait d’une manière très triste. Tout n’est qu’horizontalité ou longs chemins avec murs invisibles. Naturel pour un jeu instancié de ce type. Désespérant pour les amoureux de l’exploration pur, qui devront passer leur chemin. Fort heureusement, la prise en main, du fait de la simplification voulue de l’interface, est si aisée que l’on rentre tranquillement, mais sûrement dans l’univers proposé, bien aidé, il est vrai, par cette réalisation de très belle allure. Mais tout ceci demeure-t-il suffisant ? Ou Gameloft fait-il preuve de suffisance ?
Animals Online : le mettre en cage ? A voir
Aux deux questions posées au paragraphe supérieur, on pourrait dire « oui » et « oui ». Voilà, voilà. On va pouvoir passer à la conclusion. Nan, je déconne. Ah Ah, je vous ai bien eus. C’est que l’on ne s’ennuie pas avec moi. Enfin, j’espère.
Oui, le jeu est suffisant en l’état. Il a assez d’attrait pour appâter le chaland pour peu que l’on ne prenne point attention à sa simplicité un peu rebutante pour les plus endurcis d’entre vous. Si l’on passe outre, on se retrouve devant un hack/slash/loot basique mais amusant, au monde décalé.
Mais, oui, Gameloft a fait l’impasse sur bien des points gênants. Certes, le côté RPG est présent, mais se retrouve limité dès le choix de la classe, et dans la fiche de personnage (non disponible totalement, mais en bas à gauche de votre écran). Et le côté MMO est encore plus translucide. Monde multijoueur ? Peut-être, mais l’impossibilité de communiquer via un tchat et l’impression de se trouver en solitaire en permanence n’aident pas à l’immersion. Et ce n’est pas l’intégration de classements ainsi que les nombreuses récompenses liées à votre fidélité, qui viendront compenser, comme des semelles, les manques.
Même si le jeu demeure gratuit, et qu’il est vraiment possible, comme je l’ai fait, d’y jouer sans dépenser le moindre kopeck, Animas Online vous pousse lentement à ouvrir un porte-monnaie que vous cachiez, jusque-là, avec une certaine inquiétude. Entre les clés manquantes pour ouvrir les coffres lootés, les cubes manquants pour posséder l’armure ou l’arme du parfait roxxor, et les mondes ouverts uniquement aux plus fortunés d’entre vous, tout est centré sur votre argent. Néanmoins, on parvint à s’y amuser sans, en ayant, quand même, l’impression de passer à côté de pas mal de choses. Dommageable cela est.
Gratuit (jusqu’à un certain point), totalement en français, Animals Online vaut qu’on lui prête un peu de son temps. Une demi-heure par jour, histoire d’en exploiter toutes les possibilités en tant que jeu gratuit. Au-delà, ce n’est pas l’appel du 18 Juin, mais l’appel au flouse, comme, malheureusement, beaucoup de jeux disponibles sur le Playstore. Pourtant, avec une belle réalisation et un fond de jeu maîtrisé à défaut d’être complet, Animals Online a tout pour être aussi attirant que certaines des créatures qu’il vous proposera d’incarner. Néanmoins, même si le style dans lequel il s’embarque, à savoir le H & S, ne demande pas trop d’investissements, beaucoup de défauts, notamment les manques de tchat, d’équilibrage, et de challenge intéressant du fait de sa forte instanciation, font tâches. Gameloft nous propose donc un produit honnête, mais loin d’être inoubliable. Je sais que j’en demande sans doute trop à tout MMO. Pourtant, le manque de vie dans ce monde coloré n’est point pardonnable à mon sens, et empêche une expérience de jeu ultime. Bien entendu, le jeu aura du succès, et je ne pense point que Gameloft prenne note des recommandations de votre humble serviteur. Je trouve ça d’une tristesse absolue. Non pas que j’ai la science infuse, on dit même de moi que j’ai la science diffuse, mais le gentil animal de joueur, que je suis, aimerait qu’on l’écoute un peu. Il n’y a pas que les paroles des Animas qui comptent, après tout.
- Réalisation
- Simplicité de prise en main
- Assez fun
- Monde original
- Monde et histoire pas assez développés
- Manque d'interactions avec les autres joueurs
- Trop d'instances
Hormis le style tracto-pellien, relis toi STP…
Tu veux parler du fait que ce soit capillotracté?
Mais j’ai bien vu qu’il faut appeler un chat un chat.
Merci!