Il peut arriver que certains jeux redonnent un peu foi dans l’humanité. Oui, je sais, j’y vais un peu fort, mais après le test de certaines daubes, on peut éprouver quelques difficultés à embrayer sur autre chose. De crainte d’être déçu. Et le moteur créatif, par conséquent, cale. Bah oui, il faut aussi un moteur créatif pour écrire un test. N’allez pas croire que testeur de jeux vidéo est une sinécure. Des fois, on se marre vraiment, mais d’autres fois, on se trouve plongé dans un désarroi profond qui fait naître en vous les pires angoisses. Rares sont les jeux qui mettent en avant une créativité telle qu’elle ferait taire ces craintes. Une créativité à rendre goofy la plus dingo des personnes. Il suffit que quelques mots soient posés sur une feuille pour qu’accouchent les grandes idées. C’est un peu le résumé de ce que nous propose CrazyWriters du studio HappyDrOid.
Le cadavre exquis, ça vous dit quelque chose ? Mais non, bande de nécrophages et autres adeptes des sérials-killers (à prononcer en mode « cité de la peur »), je ne vais pas vous demander d’aller manger au cimetière du coin (quoiqu’avec le dernier jeu que j’ai testé, il y avait de ça). Le cadavre exquis est le cœur de CrazyWriters. Mais comment faire d’un cœur qui ne bat plus le moteur d’un jeu ? Simplement en s’intéressant au jeu d’influence littéraire que je vous propose dans ces quelques lignes.
Un vieux principe est-il un cadavre ?
Je ne saurai répondre à la question posée en ouverture de ce paragraphe. En revanche, un très, très, très vieux est bien un cadavre. Excusez ce trait d’humour noir, mais je suis toujours d’humeur taquine lorsque l’on me permet de jouer avec les mots. Ce qui est clairement le cas ici avec CrazyWriters.
Ce dernier est une adaptation d’un ancien principe, voire même d’un genre que l’on appelle le cadavre exquis. Cela consiste simplement à écrire une phrase à l’aide de plusieurs personnes en même temps sans que celles-ci parlent entre elles. Cela aboutit ainsi à une phrase complètement originale, avec tout ce que chacun apporte de lui-même. Un Genre autant littéraire que graphique. Bien évidemment, ici, il sera surtout littéraire.
Ainsi, HappyDrOid nous propose une version allégée mais pas simpliste du cadavre exquis. On remarque la volonté de bien guider le nouvel arrivant, qui ne connaîtrait point le genre. Tout est expliqué simplement et rapidement afin d’entamer de la meilleure manière qui soit une partie. Vous choisissez d’être anonyme ou de choisir votre compte Google+ pour jouer, puis il revient à chaque participant d’une partie d’écrire une fraction de la phrase. Complément de lieu, adjectif, sujet, verbe, complément direct, tout y passe. Pour un résultat souvent surprenant.
Un cadavre ? Pas spécialement. Exquis ? Oui sans nul doute !
En effet, l’amusement de chaque participant se verra récompensé par le résultat final. Quelques mots, parfois antinomiques, des absurdités verbales, des non-sens complets. On s’y retrouve, car c’est drôle, très drôle même, quand on veut jouer sérieusement. Le plaisir est ainsi au rendez-vous.
Encore faut-il jouer sérieusement…Enfin, quand je dis sérieusement, je pense surtout en ne mettant pas tout et n’importe quoi. Certains s’amusent en étant grossier, vulgaire ou autre, ce qui vient gâcher parfois les résultats. Mais, c’est difficilement contrôlable malheureusement, surtout en l’instant. Tout juste le studio peut-il faire le ménage après. Et c’est bien dommage pour l’image du jeu.
Une image très propre au demeurant. Doté d’un visuel simple, de menus clairs et d’une intégration à Google réussi, avec notamment la possibilité de partager ses meilleures phrases, CrazyWriters sent l’œuvre pensée de bout en bout. L’application est simple, les notifications concernant les différentes phases de jeu bien implantées, c’est du très bon travail qui ne demande plus qu’à être davantage connu
Hé oui, car cela manque un peu de joueurs pour l’instant. C’est dommage, mais il faut savoir que CrazyWriters n’est disponible que depuis peu. Le bouche à oreille, que dis-je, la plume à plume (pas là, bande de pervers !), devrait rapidement permettre de combler ce petit défaut, car le jeu est intimement lié au nombre de connectés ainsi que de participants. Néanmoins, en une journée avec quelques potes (même pendant le boulot), il y a vraiment moyen de rire. Et le rire est une denrée si rare que cela vaut bien quelques éloges.
Gratuit, avec quelques publicités que l’on peut vraiment ignorer en dépensant 0,99 euros, CrazyWriters est un jeu qui mérite d’être connu. En français, pensé par un studio français, HappyDrOid, il offre un principe simple, connu, mais revisité à une sauce moderne, grâce à un pas à pas bien foutu. Bien entendu, il souffre un tantinet de sa nouveauté et de son manque de déploiement. Mais, c’est un jeu d’un genre à part, le genre littéraire, qui ne demande, justement qu’à trouver en ses lignes de quoi le faire décoller. Personnellement, je le recommande vivement. Quelques minutes passées ici et là, comme cette soirée en compagnie de mon rédacteur en chef préféré, au talent incommensurable (par ici la CB avec le code secret stpleaze !!), vous récompensera en sourires. CrazyWriters ne développera pas en vous des connaissances en matière d’écriture, mais simplement le plaisir de vous connecter pour y retrouver quelques potes, parfois éloignés, et avoir la sensation de passer du bon temps avec eux. 0,99 pour ça, franchement ? Franchement, on a vu bien pire !
- Sobriété
- Amusement rapide
- Une idée originale
- En français
- Extra entre amis
- Peu de monde parfois
- Déviances diverses et avariées
Merci pour cette découverte, ça change un peu 🙂 L’interface est top, et utilise bien les codes Android (enfin, les anciens codes, si ça changeait pas tous les ans aussi…). Manque plus que des joueurs imaginatifs, et on se marre 🙂
Bonsoir, et merci beaucoup pour votre article ! On espère aussi que, grâce à des tests comme le votre, la communauté CrazyWriters s’agrandira et rendra le jeu encore plus amusant 🙂
Obligation d’avoir un compte google+, tu m’étonnes qu’il n’y ait pas grand monde….
J’y aurai bien joué sans ça… Tant pis !