Après une dure journée de travail, on a tous nos petites manies, nos petits trucs afin de rendre la fin de journée beaucoup plus agréable que son début. C’est facile quand on bosse. Il suffit juste de faire quelque chose que l’on aime bien, quand on en a le temps néanmoins. Et, ça, cela n’est jamais toujours aisé. Ce temps qui nous fuit inlassablement, sans se soucier de nous, pauvres êtres éphémères. Hum. Bon, d’accord, j’ai compris, je laisse tomber ma prose poétique pour quelque chose de plus « pouet-pouet ». Ou plutôt « Bam-tranche-hurle de douleur ». Quelque chose qui défoule justement après une journée de boulot. Quelque chose qui ne vous donnera pas envie de trop réfléchir. Quelque chose qui ne vous plongera pas dans les ténèbres en vous endormant. Quoi de mieux qu’un jeu d’action/rpg comme Darkness Reborn, un jeu méchamment méchant puisqu’édité par Gamevil.
Alors, là attention, Gamevil, oui, je sais, j’aime jouer avec le feu. Jusque-là, je ne m’étais jamais risqué à tester complètement l‘un de leurs jeux. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout ce que j’avais, par le passé, installé, en provenance de ce studio, ne m’avait pas plu. J’ai donc toujours vu Gamevil comme une engeance du mal, du genre à vous faire sortir tripes et flouzes, et à balancer sur le Playstore des gens ultra-répétitifs aussi fascinants à prendre en main ainsi qu’à jouer qu’un jeu de dadas, mais sans dadas. Moi qui suis particulièrement à cheval sur l’amusement, il y avait quoi me saboter le moral. Mais bon, parfois, se sentir proche d’un précipice a un je-ne-sais-quoi d’exceptionnel, c’est pour cette raison, notamment, que je me suis penché sur Darkness Reborn.
Un jeu diabolique ou diablo-like ?
La deuxième raison, non évoquée durant cette toujours très courte introduction, est que j’aime bien les jeux d’action/rpg ou les hack and slash. Ce n’est, certes, pas mon genre de jeu préféré, mais, de temps en temps, c’est un bon passe-temps. Il m’arrive encore de lancer une partie de Diablo II sur mon PC, c’est vous dire. Et Darkness Reborn apparaissait donc comme un choix évident.
Enfin, pas tant que ça évident. Il est difficile, parfois, de prendre en main, avec doigté, un jeu d’action sur interface tactile. Même s’il ressemble parfois à un Diablo, il n’en en rien un H&S, mais véritablement un jeu d’action avec des légères touches de RPG, le tout avec un mode en ligne qui le rapproche un tantinet d’un MMO (avec création, gestion de guilde, et tchat). On va donc parler d’un enrobage tout ce qu’il y a de plus classique.
Peut-être même un peu trop classique, avec le recul. Vous avez le choix entre deux types de personnages à savoir le combattant équipé d’une lance qui ressemble à s’y méprendre à un spartiate de 300, et la voleuse, experte en attaques rapides ainsi qu’en furtivité. Rien de bien folichon, il faut bien l’avouer, et deux classes, somme toute, loin d’être bien originales. Il en est de même avec le reste du jeu.
En effet, nous avons droit à un tout aussi classique jeu instancié, avec, néanmoins, la possibilité d’arène en collaboration ou en pvp. Vous accomplissez une mission, vous tapez tout ce qui bouge, vous ramassez de l’équipement, vous gagnez de l’expérience, vous craftez. Bref, rien de novateur. Pourtant, force de reconnaître que malgré un manque d’imagination certaine, Darkness Reborn est assez jouissif pour celui qui aime les jeux intenses. D’ailleurs, dès qu’on le prend en main, le plaisir est immédiat. Ce qui le rend plus diabolique finalement que diablo-like.
Un coup de fouet, mais trop délicat pour être piquant
Tuer rapidement des ennemis arrivant en masse, à l’aide des compétences débloquées (tant passives que purement actives) est un plaisir sans borne. On charcute, on découpe, on tranche dans le vif du sujet et sans avoir, obligatoirement le besoin de passer par la boutique ingame (hé oui, faut bien gagner sa croûte, tout ça). On se fait du bien là où les monstres ont mal. Délicat plaisir digne d’un 36 15 Domina, pour ceux qui ont connu la « gloire » du minitel.
Qui dit plaisir dit prise en main, n’est-ce-pas, messieurs dames ? Oui, je sais que vous êtes des êtres pervertis. Et là, pas grand chose à reprocher, car tout se fait naturellement : accès aux directions un peu partout sur votre miroir de plaisir, et touches d’action placées sur la droite, en bas de votre écran. Chassez le naturel, il revient au galop. En fait, je n’ai jamais ressenti de frustration quant à la qualité des contrôles. Moi qui suis très à cheval dessus, je me suis mis vite fait en selle.
En outre, la réalisation est tout ce qu’il y a de plus satisfaisant. Assez beau graphiquement, même si certaines textures demeurent mal soignées, bien animés, malgré quelques bugs de collision, avec une musique assez entraînante et des sons corrects (ha, le bruit des pièces sur le sol…on dirait Diablo premier du nom), Darkness Reborn se paye le luxe d’être jouable sur des bécannes pas très puissantes. Merci à la possibilité fort bienvenue de paramètrer les détails. Certains en devraient prendre de la graine d’ailleurs, et je ne dis pas ça parce que l’arbre cache la forêt.
Là, on se dit « mais, il est pas mal ce jeu ». Oui, carrément, il n’est pas mal du tout ce jeu. Mais, voilà, l’action malgré sa frénésie donne un côté répétitif à chacune de vos actions. De plus, la linéarité de chaque mission, en gros : « je suis un couloir et je dégomme tout », corrobore cette impression. Avec des niveaux, à défaut d’être totalement ouverts, plus spacieux, beaucoup moins étriqués, on aurait facilement pris son pied, mais pas dans le tapis d’entrée, comme ici.
Avec sa gratuité, qui vaut ce qu’elle vaut, mais l’on peut très bien jouer sans passer par la boutique, et son côté action/rpg, parfaitement maîtrisé, Darkness Reborn mérite que l’on s’y intéresse. Mais pas plus de quelques minutes par jour, malheureusement. Son système de jeu n’est pas à blâmer puisqu’il demeure efficace, mais classique. Sa prise en main n’est pas non plus à blâmer puisqu’elle demeure efficace, mais classique. Sa réalisation n’est pas non plus à blâmer puisqu’elle demeure efficace, mais classique. En fait, il n’y a pas grand-chose à reprocher si ce ne sont son classicisme et son manque de prise de risque. Darkness Reborn est un bon action/RPG dans l’état, mais qui a du mal, néanmoins à s’extraire de la masse, et ce même avec une lance. On prend néanmoins du plaisir, mais un plaisir que l’on aurait voulu beaucoup plus important avec un univers plus développé autant du point de vue scénaristique que du point de vue de la personnalité visuelle. Au final, on ne peut être qu’agréablement surpris du résultat tout en se disant : « Merde, les petits gars de Gamevil, sortez-vous les doigts du derrière de votre imagination », ou un truc du genre, en plus léché (pas le derrière, hein). But, Business is business as usual, isn’t it ?
- Réalisation
- Prise en main
- Dégomme tout sympathique
- Manque d'originalité
- Manque de classes
- Linéarité