Qu’il est parfois difficile de laisser la chance à certains jeux. Qu’il m’est difficile surtout de faire place à un jeu dit « mainstream » développé par un studio de grande envergure alors que fourmillent partout sur le Playstore de jeunes studios qui n’en veulent. Mais, il existe une forme de journalisme que l’on appelle journalisme total, un journalisme qui n’a peur de rien. Ni des petits, ni des gros. Ainsi, pour changer un peu d’air, car paraîtrait-il que l’air est meilleur dans les plus hautes sphères, je me décidai à laisser sa chance à un jeu reconnu sur le store à grand coups de « Cool, cool, cool » et autres arguments plus ou moins construits.
Defenders & Dragons…Rien que le nom devrait vous faire gonfler le torse, bomber les pectoraux, gonfler votre cage thoracique, bref de quoi vous redonner du souffle ainsi que de l’envie…Développé par les studios Glu (connus pour de nombreux succès et pour l’édition récente de Robocop), Defenders & Dragons se présente un tower-defense un peu particulier car il allie l’action avec un soupçon de réflexion, le tout en scrolling horizontal. Tout ceci semble alléchant, et donne une raison valable de s’y coller.
Defenders & Dragons, la grande Aventure…
Tout commence dans le meilleur des mondes possibles. A peine la première partie lancée que l’on peut admirer le travail de l’équipe de Glu qui n’a pas lésiné sur les qualités graphiques de son petit dernier. C’est beau. C’est bien animé. C’est réactif. Du tout bon, comme dirait mon ami Jacques.
Pourtant, lorsque l’on gratte un peu le vernis (et non pas la verrue), on se rend vite compte que tout l’environnement demeure, somme toute, assez banal. Presque sans ambition. Un tantinet trop léché pour véritablement accrocher à cet univers.
En outre, le jeu se révèle être un tantinet gourmand, surtout lorsque beaucoup d’éléments sont affichés à l’écran. Sur ma modeste Asus Memo Pad HD7, certains niveaux sont régulièrement soumis à des ralentissements mal venus. Comme des dos d’ânes placés sur ma route vers la gloire.
La grande Aventure avec un grand Tas…
Et de la masse, il va en y avoir, quitte à déplaire à Jeanne. Des hordes et des hordes de monstres en tout genre qui vont venir s’empaler sur vos défenses. Le travail sera d’ailleurs éléphantesque. Puisque tout ce petit monde (gros monde même) vient se greffer à l’écran de manière bordélique si bien que chaque terrain de jeu se révélera être assez illisible.
Le principe est celui de tout tower-defense qui se respecte : arrêter les vagues de monstres essayant de briser votre défense, symbolisée par un cristal magique qu’il vous faudra protéger, avec votre propre force ainsi qu’avec l’aide de certains alliés, que vous pourrez invoquer en cours de combat.
Car, oui, vous allez devoir mettre la main à la patte, histoire qu’elle ne se dégonfle pas. Vous interagissez directement en contrôlant votre personnage principal (que vous pourrez choisir parmi des archétypes fort peu originaux : nain, elfe, paladin, etc…) bénéficiant de certains pouvoirs spéciaux, au cœur même de la bataille.
A chaque bataille passée, ou gagnée à la force de vos doigts, vous encaisserez de l’argent, ainsi que des récompenses. Vous vous améliorez ensuite, grâce à cet argent virtuel (une boutique aux prix prohibitifs vous le permettra également avec de l’argent non virtuel), des compétences, des armes nouvelles, des sorts delamortquitue…Et ainsi de suite… Mais, il vous faudra du courage…
Un grand Tas qui ne fait que se tasser avec le temps.
…Beaucoup de courage…Car, après les premières parties, une redondance certaine vint s’installer. Et de la redondance surgit, lentement mais sûrement, l’ennui. Un ennui profond.
Jouer à Defenders & Dragons peut se résumer en plusieurs stades distincts :
– La première heure : émerveillement, et amusement direct,
– Deuxième et troisième heures : on continue à jouer, mais on a toujours l’impression de faire la même chose, encore et encore,
– Quatrième et cinquième heures : nos yeux deviennent livides, on ne sait plus ce que l’on fait, on se lève et on commence à errer comme une âme en peine, avec un regard digne d’un maquereau fumé,
– Sixième et heures suivantes : on se dit que « Derrick », ce n’était point si mal que ça…
Gratuit (enfin façon de voir les choses…), en français, globalement bien réalisé, avec une possibilité de pvp (anecdotique) Defenders & Dragons avait tout pour plaire au chaland. Mais les studios Glu se sont totalement englués dans ce qui demeure pour moi l’essentiel : le plaisir simple de jouer. Pour résumer, ce jeu est un peu comme un œuf Kinder…On aime l’emballage, on aime le contenu sucré, puis au moment d’ouvrir le jouet, on est terriblement déçu de ce puzzle que l’on a déjà, en quatre exemplaires. Et, finalement, on est chocolat sur toute la ligne.
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