Test : Duet

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Il existe des duos qui restent mythiques. D’autres plus que d’autres. Laurel et Hardy pour le cinéma. Mitterand et Chirac pour la politique. Zidane et Materazzi pour le football. Chico et Roberta pour la danse. Stone et Charden pour la musique. Que des grands noms pour des duos d’enfer qui ont marqué, à jamais, les milieux dans lesquels ils évoluaient avec un talent hors norme ! Ou pas ! En fait, c’est un petit jeu, il faut reconnaître ceux qui ont vraiment marqué leur petit monde. Et comme je ne suis pas ce que l’on appelle communément quelqu’un de sympa, il n’y aura pas d’indices. Et pas de cadeau non plus. De toute façon, chacun investira dans ces nombreuses zones d’incertitude son propre vécu. Tiens, cette phrase me fait clairement penser aux quelques expressions, un tantinet philosophiques, trouvées dans Duet, le dernier jeu du studio australien Kumobius.

J’en vois déjà qui quittent l’assemblée, choqués par le terme « philosophiques ». Revenez, crévindu ! On parlait de Kumobius, surtout connu pour avoir sorti un bon petit jeu de plateforme : Bean’s Quest. Je ne pense pas, un instant, que le studio soit autant féru d’existentialisme et du « connais-toi toi-même » cartésien, même si, sur leur dernière œuvre, un brin de philosophie demeure. Je parle, bien entendu, de cette volonté certaine de proposer un jeu au concept simple doté d’une réalisation simple et d’un amusement simple, comme pas mal de jeux sortis ces derniers temps. Un triptyque suffisant pour parfaire le duo plaisir/longévité ?

Un duo d’enfer

En fait, Duet surfe clairement dans la vague des jeux dits minimalistes qui pullulent sur le Playstore en ce moment, à l’instar de Twin Runners testé dernièrement. Un genre de jeu qui fait pas mal d’émules. Néanmoins, Duet se démarque sur pas mal de points. Passons brièvement sur le côté scénaristique de la bête, car il n’y en a point. On sait juste que deux vaisseaux (un bleu et un rouge), l’un lié à l’autre de manière équidistante, vont devoir affronter un monde rempli d’obstacles qu’il faudra passer.

Les couleurs sur les objets montrent qu'ô combien vos échecs furent nombreux

Les couleurs sur les objets montrent qu’ô combien vos échecs furent nombreux

Un principe simple s’il en est, mais cela demeure beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Vous vous situez en bas et faîtes tourner vos deux vaisseaux en même temps, un pouce à droite pour la droite, un à gauche pour la gauche. Les obstacles, un peu comme un Tétris, vous tombent dessus, par le haut, puisqu’ils vous tombent dessus, par le haut en fait, car par le bas, on tomberait sur eux… Enfin bref…Vous allez devoir les éviter avec votre dextérité, puisque, à chaque fois que l’un de vos vaisseaux viendra s’écraser sur eux, vous serez bon pour tout recommencer.  Heureusement, la difficulté se veut très progressive, et même si le maniement de vos vaisseaux, en mode circulaire, est un peu déroutant sur les 2-3 premiers niveaux, il devient, par la suite, très intuitif.

L’une des forces du jeu réside dans son parfait équilibre entre cette dite difficulté et la faculté à surprendre en proposant un challenge sans cesse renouvelé. Pour notre plus grand plaisir. Et même si, parfois, on a envie de jeter son appareil mobile par la fenêtre, n’ayant pas, en l’instant, les capacités physiques et réflexives pour parvenir à passer un level plutôt ardu, jamais vous n’aurez l’impression de vous sentir bloqué et ce, grâce au côté zen qui déborde du jeu.

Un duo gagnant ?

Duet n’est pas un jeu zen. Il n’a rien d’un jeu zen comme peut l’être le Jardin de Shu, mais il dégage une ambiance zen sur pas mal de niveaux, y compris la réalisation. Cette dernière, sans en mettre plein la vue, est très agréable. Elle donne dans le classe voire le classieux. De toute façon, il n’y a pas à dire mais c’est toujours l’association des non-couleurs que sont le noir et le blanc qui fait recette. Bon, il est vrai que quelques couleurs, celles des vaisseaux notamment, subsistent, mais, finalement, elles ne sont qu’un faire-valoir de la simplicité. Une simplicité qui flatte la rétine, et aussi les oreilles.

C'est pas faux ! @ Perceval

C’est pas faux ! @ Perceval

En effet, la bande son est tout simplement époustouflante. Ancrée sur une base électro-cool, elle s’initie en vous comme un bon verre de vin. Entièrement composée par un certain Tim Shiel, australien inconnu dans le bataillon de mon esprit avant de me lancer à sa recherche fructueuse sur Youtube, elle fait corps avec le reste du jeu, le rendant ainsi complètement hypnotique, vous empêchant ainsi de décoller les yeux de votre écran.

De par son minimalisme dans la réalisation et son minimalisme dans le gameplay, Duet parvient à maximiser votre plaisir. Il forme un tout indissociable, et on a bien du mal à ne pas décrocher d’une partie. Mais, même, sans que vous vous en rendez compte, il vous pousse à vous surpasser. Bref, Duet forme bien un duo gagnant en une seule entité, et ce n’est pas un mince exploit.

Gratuit, mais entrecoupé de quelques publicités ou en version complète pour la somme de 2 euros, Duet surfe bien dans la vague des jeux actuels, comme précédemment dit. Avec une aisance digne d’un Kelly Slater en grande forme. C’est bien simple : il n’y a rien à jeter. Tout a été fait et pensé pour notre plus grand plaisir si bien que l’on ne peut que féliciter le Studio australien Kumobius, qui continue à offrir de très bons softs. Avec eux, c’est dans la poche comme je m’amuserai à dire. Et pourtant, offrir un jeu d’une telle teneur n’était pas aisé car allier envoûtement, plaisir et exigence était un véritable défi. Bien sûr, les moins endurants d’entre vous trouveront le jeu un peu difficile parfois. Il est vrai que le challenge est de taille avec ses 8 chapitres et ses 25 niveaux, vous avez le temps de voir venir. Venir quoi ? Le bonheur dans son habit le plus minimaliste un peu comme une Audrey Hepburn en robe noire.

Testé par J.Canonne • 85%
  • Envoûtant
  • Bien réalisé
  • Un bon challenge
  • Intéressant
  • Certains passages délicats

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