C’est dans les vieux donjons qu’on fait les meilleures aventures ! Parmi les action-RPG les plus mythiques, il est un jeu qui évoque des souvenirs émus aux joueurs les plus anciens qui y ont un jour joué, il s’agit de Dungeon Master. Ce jeu, édité par FTL Games, sorti en 1987 sur l’ordinateur de l’époque l’Atari ST puis ensuite sur Amiga et sur PC, restera à jamais comme le jeu ayant révolutionné le genre par certaines de ses innovations.

Vous l’avez compris, c’est un fan du jeu qui vous parle, un jeune garçon de dix ans qui avait découvert ce jeu à sa sortie, et qui 25 ans après, s’en souvient encore de façon aigüe. Rares sont les jeux capables de générer ça, et c’est le cas de Dungeon Master. Il faut dire que les grands jeux n’étaient pas légion à l’époque, et que les joueurs pouvaient passer des jours et des jours sur un seul jeu sans attendre avec empressement le hit suivant.

Quoi qu’il en soit, Dungeon Master est un jeu de rôles dans lequel le joueur conduit une équipe de quatre héros à travers les sous-sols d’un donjon, les obligeant à descendre de plus en plus profondément au cours de l’aventure. Le choix des quatre personnages dans le « Hall des Champions » est déjà une aventure en soi. Vaut-il mieux un mage très fort en lancer de sort, ou un nain armé d’une hache, ou encore un chevalier et son épée ou une amazone et son arc. Une fois ses héros choisis parmi la vingtaine de protagonistes, un premier escalier qui descend nous attend, et l’Aventure démarre.

Le jeu n’est pas très beau, on passe de couloirs gris en couloirs gris, avec la peur de tomber sur une momie ou un screamer à chaque tournant. On a peur des rencontres, on a peur de se retrouver dans le noir, on a peur de mourir de faim, on a peur de mourir de soif, on a peur de mourir d’épuisement. Alors on utilise nos réserves avec parcimonie, on s’oblige à abandonner au sol qui une veste, qui une épée en surplus, qui un coffre vide. On laisse derrière soi des tas d’objets qui auraient peut-être pu servir, mais c’est trop tard. On continue d’avancer, de s’enfoncer dans les profondeurs du labyrinthe.

Sur le plan de l’ergonomie, Dungeon Master apportait déjà tout. Chaque personnage possède à côté de son portrait trois jauges qui déterminent sa vie, son endurance et son mana. Plus de vie, on est mort. Plus d’endurance, et on ne peut plus porter son équipement et on épuise alors sa barre de vie. Plus de mana et on ne peut plus lancer de sort. Une seule solution pour remédier à tout ça, dormir. Mais dormir, c’est risquer de se faire attaquer par surprise, et de ne pas pouvoir contrer assez rapidement à cause du réveil brutal. La solution à ce nouveau problème, trouver un lieu calme, une pièce qui ferme pour pouvoir enfin se reposer en toute sécurité. Dans le menu de chaque personnage, on peut voir son état de faim et de soif, on peut choisir l’arme qu’il va porter, ce qu’il va avoir comme arme de jet à portée de main, avec une sacoche contenant six emplacements. Et puis son barda, avec ses seize emplacements seulement, et le poids de son équipement qui est limité et qui oblige à des choix cornéliens. Ne parlons pas de la gestion des fioles qui servent à conserver de l’eau, mais qu’on doit utiliser pour confectionner des potions de soin, ou des fioles de poison, et qui dans ce dernier cas se perdent après utilisation.

Dungeon Master est un questionnement à chaque seconde pour savoir si on a fait le bon choix. Idem pour le chemin à prendre, les couloirs se ressemblent tous. Deux solutions alors, soit prendre le temps de tracer le plan sur un papier quadrillé, soit déposer à chaque croisement que l’on rencontre un objet qui nous indiquera par la suite, en cas de demi-tour les voies déjà explorées. Ce jeu est une lutte de chaque instant contre l’adversité, un jeu de gestion assez corsé, un jeu de combat aride, mais c’est un jeu qui créera des souvenirs indélébiles.

Vous l’aurez compris, c’est un fan absolu du jeu qui a rédigé ce test, donc toute objectivité a été de fait mise de côté. Les joueurs de plus de 30 ans replongeront dans ce supplice avec plaisir, mais je n’ai par contre aucune idée de la façon dont un jeune joueur pourra ressentir l’âpreté du jeu, sa difficulté et son rythme particulier. Quoiqu’il en soit, il est gratuit sur l’Android Market, alors pourquoi ne pas tenter l’aventure ?

Mise à jour : le jeu semble avoir été retiré du Google Play Store pour une raison inconnue.