Ouais, 2015 est arrivé pour chasser à grands coups de latte 2014 ! Donc, meilleurs vœux tout ça…J’aurai pu frapper un grand coup, et tester une nouveauté toute chaude, comme un croissant tout juste sorti du four. Un bon gros jeu de la famille des bons gros jeux. Et ce ne sont pas les sorties importantes qui manquent aux mois de Décembre et Janvier. Il y en a tellement que l’on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Entre Hearthstone, la dernière adaptation d’un GTA, j’en passe, et j’en passe, difficile de posséder assez de mains ainsi que de doigts agiles pour tester le tout, d’où l’obligation de faire des choix. Soyez néanmoins certains que ces derniers passeront d’ici peu à la moulinette. Mais, en l’instant, j’ai surtout envie de me faire plaisir. Ouais, ça m’arrive de me montrer un peu égocentrique. Comment ça tout le temps ? On va dire que je n’ai rien entendu…Comme je le dis souvent les plaisirs solitaires ont souvent du bon, même si les plaisirs partagés sont bien meilleurs. Le mieux étant, bien entendu, de faire d’un plaisir solitaire un plaisir partagé. Quoi de mieux qu’un test pour ça ? Et un bon plaisir solitaire auquel je m’adonne parfois demeure le Visual Novel. Et je me suis attaché à tester l’un des derniers sortis, à savoir Everlasting Summer, un jeu du studio Soviet Games, un jeu qui nous vient de l’est, mais qui n’a pas l’air de manquer de l’est majesté.
Encore un Visual Novel, vous allez-me dire. Bah oui, j’sais bien, vous répondrais-je. Mais bon, étant donné que ce genre qui, je vous le rappelle, reste assez peu répandu du fait de sa structure, il mérite que l’on s’y intéresse. Mélange d’images, de textes, de dialogues sur lequel vous intervenez peu ou prou, il ne se destine pas à ceux qui recherchent de l’action à tire larigot (ou à tire l’haricot comme me le disait mon ami le géant vert) mais à un public adepte du fauteuil et du repos. A un public qui aime s’évader un peu, comme il peut le faire en lisant un livre.
Manga au pays des Soviets
Everlasting Summer possède une originalité de taille, surtout dans un genre confiné, la plupart du temps, au pays du soleil levant : il s’agit d’un jeu russe. Rien d’exceptionnel dans l’absolu, mais dans le Visual Novel, je ne me souviens pas avoir été confronté à un développement issu de l’Est. Cela a son importance car le jeu en a teinté son histoire, et l’a totalement inclus dans l’esprit de ce vaste pays.
Vous incarnez Semyon. Une espèce de looser, adepte de son ordinateur qu’il chérit comme s’il s’agissait d’une entité appartenant à son corps. Une espèce d’asocial vivant dans un très modeste appartement donnant vue à une ville sans vie ou plutôt avec une vie qui se refuse autant à lui qu’il la refuse. Bref, un mec mal dans sa peau et qui ne frotte pas la sienne à celle des autres. Vous vous reconnaissez dans cette description ? Cela tombe bien car tout bon Visual Novel œuvre dans ce but.
Semyon (de son doux nom Sailor…nan, je plaisante), un jour comme un autre, se décide de prendre le bus 410. Il va s’y endormir naturellement, et, à son réveil, va se retrouver juste à l’entrée d’un camp pour jeunes adolescents, situé en Russie, le…. Oui, je sais, c’est un peu tiré par les cheveux comme entrée en matière, mais cela forme tout le sel de l’aventure, vous projetant ainsi dans une histoire tout autant garnie de fantastique que d’une aventure purement terre-à-terre. Dès lors, il va devoir se débrouiller pour comprendre ce qu’il lui est arrivé, et créer des liens forts avec la communauté à laquelle il va devoir s’intégrer. Et quoi de mieux que de partager ce que l’on a à partager avec le sexe dit faible ? Car, oui, vous l’avez deviné, les rapports seront à creuser avec les filles du camp.
Néanmoins, limiter Everlasting Summer à cet aspect serait intellectuellement parlant mensonger. Bien entendu, réussir à développer sentiments et interactions avec les donzelles croisées vous emmènera sur des voies totalement différentes les unes des autres, selon les affinités créées. Six filles se dévoileront à vous et vous emmèneront soit au paradis soit en enfer. La blonde, fort sympathique, Slavya. La brune aux cheveux courts, charmante (au demeurant) mais difficilement atteignable Lena. La sportive et dévergondée Ulyana, véritable tête à claque en puissance que vous prendrez, ou pas, en affection. La tête brûlée (en façade) Alysa. La trop parlante et musicale Miku. Je vous laisse la primeur de découvrir la dernière (déblocable après plusieurs fins réussis). Chacune d’entre elles aura son caractère, et sa manière d’être selon les choix faits durant l’aventure.
Vodka vaut mieux que deux tu l’auras
Vous remarquerez que l’on n’échappe pas aux poncifs du genre, mais vous auriez tort de tomber dans le simple panneau des archétypes féminins dignes d’un magazine de mode. Chacune vous surprendra réellement, en dehors de la très russe Slavia. Telles de vraies femmes, elles possèdent toutes une phase cachée qui peut s’avérer être très perturbante voire déstabilisante. J’ai eu la chance (plutôt la malchance) durant ma première partie de tomber sur la mauvaise fin associée au personnage de Lena. Je vous prie de croire que cette dernière m’a mis vraiment mal à l’aise. C’est l’une de forces d’Everlasting Summer : vous faire perdre vos quelques repères en même temps que ceux de Seymon. Mais, la perception est une arme à double tranchant.
Et, comme toute autre arme, elle ne peut être l’apanage de tous. Ainsi, même s’il demeure amputé de toute forme supérieure à un côté juste sexy (il est tout à fait possible de réactiver certaines scènes censurées grâce au site officiel http://everlastingsummer.su/), Everlasting Summer ne se pose pas pour un jeu destiné aux enfants. Son côté mignon et sa réalisation impeccable, certains plans étant dessinés d’une main de maître, pourraient attirer bien d’entre-vous. Cependant, son contenu en fait un jeu à prendre avec des pincettes, même si certaines réflexions poussées restent au-dessus de la moyenne. Les thèmes abordés sont très divers (la mort, la solitude, l’écrasement social, le bonheur simple, etc) et le sont avec intelligence, ce qui n’est point à négliger. Néanmoins, certaines psychologies auraient demandé, sans doute, à être davantage développées afin d’offrir plus de cohésion.
En outre, on pourra toujours reprocher une certaine linéarité, inhérente au genre, de l’aventure, même si celle-ci demeure d’un bon niveau d’écriture. Néanmoins, il faut ne pas perdre en compte le fait qu’elle est en anglais (ou en russe). Il est donc nécessaire d’avoir un minimum de vocabulaire pour l’appréhender à sa juste valeur. Petit détail ô combien charmant dans cette avalanche de langage shakespearien, certaines explications des coutumes ou des expressions de l’ex-URSS vous seront offertes. Un côté historique pas négligeable pour un sou. Et qui vient parfaire, malgré quelques légers défauts, un Visual Novel de bonne facture.
J’ai aimé Everlasting Summer, et je continue de l’aimer. Un peu comme ces anciennes histoires adolescentes qui ne meurent pas malgré le poids des années. Très bien réalisé, bien écrit malgré quelques errements dans le scénario, totalement gratuit mais dans le langage des rosbifs, il représentera, pour les fans de Visual Novel mais aussi pour les curieux, un met de choix. Avec son astucieuse, quoiqu’un peu bancale, histoire auréolée de quelques éléments issus du fantastique voire du thriller sur certains passages, il demeure, avant tout, un bel hommage à l’amour et ce qu’il peut apporter en terme d’énergie positive. Je sais, cela fait un tantinet cliché de s’exprimer de la sorte, mais lorsque l’on tombe sur l’une des « bonnes fins », si l’on prête suffisamment d’attention aux textes ainsi que ce qu’il s’en dégage, on a la banane sur le bord des lèvres. Cela a beau être très naïf. Cela a beau être d’une simplicité presque enfantine. Cela a beau être très fleur-bleue par certains aspects. Mais, dans Everlasting Summer, rien n’est simple, rien n’est absolu, rien n’est aussi carré que le camp dans lequel vous êtes. Derrière chaque lumière se cache l’ombre, et derrière chaque ombre se cache la lumière. Si bien que l’on a bien envie que l’été proposé devienne éternel, même avec les quelques nuages qui parsèment le ciel. Quelques nuages que Soviet Games, à coup sûr, prendra en compte dans ses jeux à venir.
- Graphismes très agréables
- Une histoire qui se laisse porter
- Fifilles sympas
- Positivité
- Gratuit de chez gratuit
- Linéarité
- A ne pas mettre entre toutes les mains
- Langues disponibles
J’ai bien aimer le jeu j’ai pu le faire sur le site nutaku, le seul bémol c’est qu’étant une bille en anglais et n’ayant pas la patience de tout traduire avec Google traduction hein bah j’ai loupé 90% de l’histoire ce qui est dommage car il est vraiment beau, il est varié au niveau des fins 13 il me semble enfin bref il vaut le coup d’œil quand même 🙂