Ouais, tout augmente, ma petite dame. Ouais, tout augmente, mon petit monsieur. C’est comme ça, on ne peut rien y faire. Les économistes diront certainement qu’il y a bien quelque chose à faire afin de contrer cette inflation. Oui, le terme est lâché. Incisif. Fâcheux. Et lourd de sens. L’inflation. Brouhhh…Rien que d’y penser, j’en ai froid dans le dos. Heureusement, certains utilisent le terme inflation dans des optiques beaucoup plus originales. L’inflation du bois, notamment. Je sais, c’est très drôle, vous pouvez même le faire avec l’inflation des bûches de Noël. Cela fait toujours rire les jeunes ainsi que les moins jeunes, à condition qu’ils soient fort imbibés. Certains même utilisent l’inflation dans un nom de jeu. Je pense notamment à Inflation RPG. Un drôle de nom pour un drôle de jeu.
En effet, on comprend bien le « RPG » dans le titre, cela veut tout dire. Ou rien dire également, quand on pense au dernier Angry Bird qui se vantait de mettre cet aspect en avant, alors qu’au final « Merci zizi. Au revoir, Messieurs, Dames » comme dirait notre bon Provençal le Gaulois. Pourquoi donc avait choisi de mettre Inflation dans un nom de jeu ? Les studios Tatsuki seraient-ils des économistes reconvertis ? Que nenni ! Ils ont voulu juste sortir un jeu qui sortait un peu de l’ordinaire. Et quoi de plus sympathique, finalement, que de sortir un jeu original en ces temps où justement l’inflation apporte nuages dans notre ciel économique.
Un peu de changement dans un monde de RPG
Le RPG n’est point un genre moribond, mais le terme RPG est associé à toutes les sauces au point de devenir plus aigre que doux. Angry Bird Epic, comme je le disais, en est le parfait exemple. Si bien que, dès que je navigue sur le Playstore et que je vois le terme RPG, la méfiance est de mise.
Heureusement Inflation RPG ressemble bien à un RPG, simplifié certes du fait de l’absence totale de rôle playing comme on peut le concevoir dans Baldur’s Gate notamment. Néanmoins, il emprunte au genre la montée en expérience, qu’il veut explosive, et c’est peu dire, ainsi que l’achat de matériel de plus en plus puissant.
Le principe est relativement simple : après avoir choisi un avatar (que jamais, même pas honte), vous êtes balancé sur une carte délimitée par des zones où les monstres seront adaptés à un certain level. Je vous conseille de rester dans votre zone de départ dans un premier temps, car si vous en sortez, vous risquez rapidement de mourir. Ici, mourir n’a pas le même sens que nous, pauvres humains, lui donnons. Il vous fait perdre simplement un tour. En effet, votre personnage dispose que de quelques tours, qui augmenteront au fur et à mesure, avant de disparaître totalement du challenge. C’est triste, mais c’est comme ça. Quel intérêt ?
Un minimalisme qui sied à l’optique
En fait, votre personnage, à chaque fois que vous gagnez un combat, gagne non pas un niveau mais plusieurs niveaux d’affilée, ainsi qu’un trésor assez conséquent. Et quand je dis plusieurs niveaux, c’est un euphémisme. Vous pourrez bondir du niveau 1 au niveau 100 en un combat ! Il vous revient alors de distribuer les points d’expérience gagnés, comme vous le souhaitez, selon les axes suivants : la force, la vitalité, la chance, l’agilité et la défense. Oui, mais il n’existe que quelques tours pour briller, me direz-vous en bondissant de votre siège. Ouais, c’est vrai, mais votre mort léguera au prochain personnage que vous créerez tout son matériel, un peu à la manière de l’excellent Rogue Legacy, sur PC, qui faisait léguer, aux descendants, caractéristiques et matériel. Et je vous prie de croire qu’une vulgaire épée de base vous fera gagner les premiers combats en un tour de main. Et vous exploserez, une nouvelle fois, les niveaux, pourrez découvrir des zones plus risquées, et ainsi de suite.
Rébarbatif ? Pas du tout. En effet, même si vous n’intervenez pas du tout dans les combats ultra-rapides proposés (un tantinet dommage tout de même). Si vous avez équilibré votre personnage avec intelligence, l’avez équipé avec une vrai armure et non pas une vulgaire peau de bête, bref si vous en avez pris soin, les combats ne seront qu’une formalité dans les zones de même niveau que celui-ci. Par contre, la difficulté sera tout autre si vous vous voyez trop beau. Personnellement, même si je préfère les jeux un peu plus complexes à assimiler surtout dans ce thème qu’est le RPG, l’action minimaliste dynamise le jeu.
Ce minimalisme se retrouve également dans la réalisation, une réalisation inspirée par les mangas, tant au niveau des personnages que des décors et des monstres rencontrés. Néanmoins, aucunement elle ne met l’intérêt du jeu en péril. Les sprites, petits, mais bien dessinés, se marient à merveille à l’aspect « Speedy Gonzales » d’Inflation RPG. Tout est rapide, tout est fluide et ne demande pas une tablette ou un smartphone dernier cri.
Inflation de plaisir
Le rythme effréné donne, au jeu, un sentiment de consommation immédiate. Certains lui reprocheront. Il n’empêche que cela marche à merveille, tant le jeu apparaît comme dynamique malgré une action limitée.
On ne se lasse pas un instant. On a toujours envie d’aller plus loin, de débloquer des nouvelles armes et armures afin d’acquérir une sensation de puissance accrue dès les parties suivantes. On se sent évoluer dans le bon sens. D’autant plus que, pour ce faire, le jeu ne vous demandera que de la patience ainsi que de la volonté. En effet, en dehors des publicités venant s’incruster sur le bandeau haut de votre machine, aucune boutique ne sera disponible. J’en sens déjà beaucoup parmi vous qui viendront accueillir cette nouvelle comme une bénédiction.
Et ils n’auront pas tort, car, en outre, le jeu est entièrement gratuit. Ouais, en cette période d’inflation, le jeu est entièrement gratuit. Mais il ne demeure pas parfait pour autant. Son système de combat simplifié irritera les plus velus d’entre vous. Mais, en toute franchise, on s’y amuse, et sans aucune contrepartie.
Gratuit, avec un peu de publicité non gênante, sans aucune boutique, Inflation RPG est une espèce d’ovni vidéo-ludique. Dans le bon sens du terme. Bien qu’il soit un RPG light, on se laisse facilement embarquer dans des parties courtes, mais intenses. Fortement addictif si on adhère au principe même de combat sans intervention directe, la progression, qui suit la courbe d’une fonction affine tendant vers + l’infini, donne un véritable sentiment de puissance. Bien entendu, on se sentira un peu désarçonné au début. On perdra un peu les repères inhérents aux principes fortement éculés d’un genre vu et revu, mais qu’il est bon de passer des levels sans vraiment avoir à se fouler. Malgré tout, le challenge est de taille, et vos choix se feront parfois critiques. On pourra toujours revenir sur une réalisation un peu juste, aux graphismes très petits. On pourra toujours revenir sur l’absence d’un véritable système de combat dit stratégique. Il n’empêche que l’on y passe du bon temps sans avoir l’impression d’être arnaqué. En ces temps sombres, malgré un soleil qui revient petit à petit, c’est assez rare pour être noté.
P.S : Ne trouvant pas de trailer officiel, j’ai préféré vous mettre une vidéo de gameplay, en japonais. Ne vous inquiétez pas, le jeu est en anglais…
- Gratuit de chez gratuit
- Addictif
- Concept nouveau
- Super fun
- Réalisation dans la moyenne mais sans plus
- manque d'interaction dans les combats
Testé et approuvé !