Début 2013, NVIDIA avait créé la surprise dans le monde du jeu Android avec la Project Shield. Une console super puissante mais à la diffusion assez limitée. Cette année, avec la Shield Tablet, Nvidia a décidé de passer la seconde ! Sur le papier, la tablette impressionne par ses caractéristiques et ses fonctionnalités. Serait-elle tout simplement la meilleure tablette pour jouer sur Android ?
Avant de vous parler de mon expérience avec cette tablette, jetons un œil du coté des caractéristiques techniques.
- Ecran : 8 pouces FullHD 1080p
- OS : Android 5.0 Lollipop
- Processeur (CPU) : Nvidia Tegra K1 – Cortex A15 2,2 GHz
- Mémoire vive (RAM) : 2 Go
- Stockage : 16 ou 32 Go (extensible par microSD)
- Connectivité : Wi-Fi n, Bluetooth 4.0, mini-HDMI, GPS
- Caméras : 5 mégapixels arrière avec A-F, 5 mégapixels avant
- Capteurs : Gyroscope, accéléromètre, boussole
- Extra : double haut-parleurs, stylet
- Versions : 16 Go (299€), 32 Go 4G (379€)
- Accessoires en option : manette Shield sans-fil (60€), cover/support (30€)
Design et ergonomie
La Shield Tablet est si complète que je ne sais pas par quel bout commencer ! Commençons par faire le tour de la bête. C’est donc une tablette de 8 pouces, assez légère et de conception assez solide. D’apparence ni premium, ni cheap, elle est agréable en main, c’est bien tout ce qu’on lui demande.
Le plastique est de rigueur, mais ça ne craque pas de partout. A l’arrière, une matière mate et douce vient accueillir vos petits doigts boudinés. Une surface pas aussi agréable que sur la Nexus 9, par exemple, mais moins salissante que cette dernière (et qui ne plie pas lorsqu’on appuie dessus…).
Tout autour de la tablette, on retrouve les classiques boutons « power » et de volume. Problème : tous les trois sont vraiment très peu pratiques d’utilisation. Ils sont beaucoup trop enfoncés, ce qui les rend très difficiles à presser. C’est vite agaçant d’appuyer comme un bourrin lorsqu’on a juste envie de changer le volume rapidement.
Ailleurs, à part l’inévitable prise mini-USB et le jack audio, la tablette nous gratifie d’agréables surprises qu’on aimerait voir sur toutes les tablettes : une sortie mini-HDMI, un slot micro-SD, et sur notre modèle 32 Go 4G, un slot pour carte SIM. Enfin, surprise du chef, la Shield Tablet renferme même un stylet plutôt chouette, sur lequel on reviendra un peu plus loin.
Sur la tranche du bas, deux encoches permettent d’accrocher le « cover » officiel de la tablette, par aimantation. Cette protection (30€) de très bonne qualité et peu encombrante se clipse presque toute seule à la Shield Tablet et permet de « poser » la tablette sur trois inclinaisons différentes. Petit plus, elle verrouille/déverrouille automatiquement l’écran ! Un accessoire pas indispensable mais bien pratique pour son apport double (protection et confort).
Un bon écran, sans plus.
En façade, certains trouveront que les bords sont trop épais et que l’écran aurait pu être agrandi. Mais il ne faut pas oublier qu’il faut garder un espace pour tenir la tablette !
L’écran d’une diagonale de 8 pouces et d’une résolution de 1920×1200 offre une qualité d’affichage plus que correcte. Inutile d’avoir davantage de pixels sur cette taille d’écran, à moins d’avoir des yeux bioniques. Le contraste est quelconque et les couleurs sont bonnes. Un écran classique mais de bonne qualité.
La botte secrète de la Shield Tablet, ce n’est pas seulement sa prise mini-HDMI déjà bien pratique, mais le fait qu’elle soit déjà compatible 4K ! Ça assure l’avenir…
T’es grave du Tegra !
Car ce n’est pas tout, mais la Shield Tablet se revendique tout de même comme « la tablette de jeu ultime ». J’étais impatient de vérifier ça. Sans surprise, la puce Tegra K1 peut faire tourner à peu près tout ce qui se trouve sur le Play Store à l’heure actuelle, avec une fluidité remarquable, quasi-parfaite dans tous les jeux. Aucun doute donc à avoir là dessus, que les choses soient claires : Shield Tablet n’est pas une de ces tablettes « gaming » bonnes qu’à faire tourner les émulateurs Super-NES (ce qui ne l’empêche pas de le faire, et d’être idéale pour cela !).
Elle vient même se positionner comme une concurrente sérieuse aux géants du jeu vidéo, je veux parler des consoles de salon. Branchée à une télévision et appairée à sa manette, la Shield Tablet devient une véritable console de salon !
Une manette, quelle manette ?
La première console Shield étant essentiellement basée sur une manette, et tout le confort apporté par ses boutons physiques, vous vous doutez bien que Nvidia ne s’est pas résolu à nous laisser galérer avec un écran tactile !
Et pour ce faire, on peut dire que le constructeur n’a pas fait les choses à moitié. La Shield Controller possède une configuration similaire à une manette Xbox, celle-ci se révèle ultra-complète. En plus de tous les boutons et gâchettes, des deux joysticks d’excellente facture, la manette possède un micro permettant d’utiliser toutes les fonctions vocales natives sur Android, mais aussi tous les autres usages possibles, notamment dans les jeux.
Une prise micro/casque est d’ailleurs présente pour davantage de confort (les boutons sont assez audibles via le micro intégré). Mais ce n’est pas tout : un mini pavé tactile est présent sur la partie basse de la manette, permettant de diriger la souris dans l’interface Android et surtout dans les jeux. Certes, vu la petite surface, il n’est pas des plus pratiques à utiliser, mais on l’apprécie quand même énormément car il permet de faire absolument tout sur votre tablette et dans les jeux, sans avoir besoin de toucher votre tablette à aucun moment. Bien pensé !
Sur la partie haute, une zone comprend 4 boutons tactiles : les « home » et « back » connus sur Android, un bouton « pause » et le bouton « Nvidia » permettant d’allumer la manette et surtout de démarrer le « Shield Hub », une interface qui transforme véritablement la tablette en console de salon !
De nombreux jeux sont pleinement compatibles avec la manette, et si tel n’était pas le cas, un utilitaire de mapping est présent et permet d’assigner n’importe quel bouton de la manette à une action sur l’écran. Pour couronner le tout, une fonctionnalité permet de partager ses paramètres de mapping « sur le cloud » pour chaque jeu. C’est ainsi que j’ai pu récupérer plusieurs fois un mapping « tout prêt » partagé par d’autres joueurs, en quelques instants. Génial !
Pour conclure sur cette manette Shield, vous devez savoir que c’est l’accessoire indispensable pour profiter pleinement de la tablette Nvidia. Son autonomie est excellente, vous pourrez assurément jouer avec pendant de très nombreuses heures avant d’avoir besoin de la recharger via son port USB. La manette vaut très largement ses 60 euros, et nous sommes bien loin des simples manettes Bluetooth qui coûtent parfois ce prix. D’ailleurs, la Shield Controller est connectée en Wi-Fi. Vous pourrez en connecter jusqu’à 4 sur la même tablette, et vous pourrez même l’utiliser sur votre PC, branchée en USB (uniquement avec les jeux Steam compatibles).
Au cœur des hostilités : le Shield Hub.
Une fois le « bouton Nvidia » pressé sur la tablette (ou simplement l’icône sélectionnée dans la liste des applications Android), on entre dans une autre dimension. Vous allez dire que j’exagère un peu, mais c’est pourtant cette application qui va concentrer les fonctionnalités les plus bluffantes de la Shield Tablet.
Tout d’abord, on y retrouve la boutique. Jusque là rien d’extraordinaire, on peut parcourir de nombreux jeux prenant en charge la manette. Une liste déjà conséquente mais composée majoritairement de jeux payants. En réalité, l’utilitaire de mapping permet de jouer à la manette avec à peu près tous les jeux possibles.
Deux écrans concentrent votre liste de jeux et d’applications multimédia pour un accès rapide, mais le plus intéressant est encore à venir…
GameStream : jouer au PC depuis sa tablette !
Derrière ces deux noms se cachent deux fonctionnalités majeures de la tablette Nvidia, et que vous ne retrouverez pas dans d’autres produits (en tout cas, pas tout la même forme).
Le GameStream, pour faire simple, permet de jouer en streaming local à vos jeux PC, depuis votre tablette ! Vous me direz, ce n’est pas nouveau, des applications comme Kainy le font déjà. C’est pas faux ! Le GameStream est une solution solide et qui fonctionne très bien sur tous les jeux que j’ai pu tester, tels que GTA IV, Just Cause 2 ou encore Need for Speed Most Wanted. Le temps de réponse est vraiment très bon et permet de jouer confortablement à ses jeux PC préférés depuis n’importe où, et ça c’est quand même génial !
Notons quand même quelques bémols assez pénalisant et venant sérieusement limiter le potentiel du GameStream. D’abord, vous devez votre PC doit posséder l’une des cartes graphiques Nvidia compatibles. Par chance, mon portable Asus avec sa GTX 660M était éligible. Si ce n’est pas le cas de votre matériel, vous l’avez tout simplement dans l’os. Ensuite, le GameStream ne fonctionne pas avec tous les jeux, il est important de le savoir. Dernier point, cela requiert bien sûr un réseau Wi-Fi d’assez bonne qualité. J’ai approuvé le GameStream via une bonne vieille Livebox d’ancienne génération : pour peu que le signal soit fort, le jeu est fluide.
GRID : on ne peut plus « cloud » !
Le GRID va encore plus loin dans la notion de jeu en streaming. Ici, les jeux sont littéralement lancés sur un serveur à distance, vous recevez alors l’image du jeu en direct, comme une vidéo… sauf que vous pouvez jouer !
Avantage principal : l’accès à un catalogue de superbes jeux tels que vous n’en trouverez jamais sur le Play Store. On y trouve de tout, des jeux de course (comme… Race Driver GRID, justement !), Borderlands, Dead Island, Saints Row… Déjà plus d’une vingtaine de jeux sont disponibles, et au moins un jeu sera ajouté chaque semaine !
Cependant, le service GRID pose une handicap majeur : celui-ci ne fonctionnera correctement que si vous possédez une connexion à internet décente. Oubliez le jeu sur votre vieux 1 méga de pleine campagne bretonne (testé et… pas du tout approuvé). Une connexion de 5 à 10 Méga est un strict minimum pour commencer à pouvoir jouer sans subir de coupures frustrantes et incessantes. En usage mobile, n’essayez même pas. Les coupures trop fréquentes vont très vite stopper toute envie réaliste de jouer « sur le cloud ». Le service GRID semble solide (et bluffant) mais sommes nous (et nos réseaux… ailleurs qu’à Paris !) vraiment prêts à l’utiliser sérieusement au-delà des « 5 minutes pour tester parce que c’est énorme » ? Chacun s’en fera son idée.
ShadowPlay : tout pour le partage.
Autre fonctionnalité innovante et utile sur cette tablette (on ne les compte plus !) : le ShadowPlay permet d’enregistrer vos sessions de jeu en vidéo. Celle-ci s’active en appuyant sur les boutons « back » et « pause » de la manette. Vous pouvez enregistrer manuellement un « screencast » ou activer le mode automatique qui sauvegarde les 20 dernières minutes de jeu, sans jamais pénaliser les performances (c’est qu’il y en a sous le capot !).
La vidéo est enregistrée au format MP4 sur un dossier de votre mémoire, facilement récupérable pour en faire ce que vous voulez. Le rendu est parfaitement fluide et l’enregistrement sonore impeccable, ce qui était difficile jusqu’alors avec les autres applications de capture vidéo.
Enfin, l’intégration parfaite de Twitch permet de partager et commenter vos sessions de jeu en live avec vos potes ou votre grand-mère !
C’est encore plus « stylé » avec un stylet !
Même si on cherche encore la pertinence d’un stylet sur une tablette dédiée au jeu, on ne va tout de même pas reprocher à Nvidia d’avoir ajouté cette fonctionnalité ! Dès que vous sortez le stylet de son emplacement, un menu spécial s’ouvre automatiquement pour vous permettre d’accéder aux applications dédiées.
Une application de dessin nommée « Dabbler » est pré-installée et permet vraiment de faire de belles choses grâce à ses nombreuses fonctionnalités. La sensibilité de la « pointe » est même prise en compte et la fluidité est au rendez-vous lors du tracé ! On se surprend à passer du temps sur cette application, un bon moyen de se vider l’esprit, ou même réaliser de véritables œuvres, pour les plus talentueux.
Nvidia n’a pas fait les choses à moitié…
Il est assez difficile de résumer toutes les fonctionnalités offertes par la Shield Tablet, mais je pense vous en avoir suffisamment dit pour avoir une vision globale du produit. Après plusieurs semaines d’utilisation, il m’arrive encore de découvrir de nouvelles fonctionnalités !
Alors la Shield est-elle la tablette de jeu idéale pour Android ? Actuellement, oui. Aucune autre tablette ne peut actuellement rivaliser avec autant de fonctionnalités et services pour jouer.
Mais ce que l’on ressent surtout, c’est que Nvidia n’a pas bâclé le travail pour sa tablette. Bien au contraire, les efforts ont été concentrés de tous les cotés : construction solide, puissance au rendez-vous, manette de haute qualité, services innovants et de multiples manières de jouer. Le tout, pour un prix raisonnable. Nvidia ne s’est pas contenté de lancer dans une tablette « pour suivre la tendance », mais apporte un produit abouti, ambitieux, audacieux. On aime ça !
- Super puissante !
- Shield Controller au top !
- Prix raisonnable
- Fonctions de partage vidéo
- Jeu en streaming local et distant
- Le stylet !
- Boutons de volume peu pratiques
- Autonomie, le K1 consomme beaucoup
- GameStream limité à certaines cartes graphiques
Super présentation super tablette :). Sa m’a vraiment donné le goût de l’acheter comparé a apple qui sort la même vieille tablette juste plus cher et avec un numéro en plus -_-. Merci pour cette découverte
te presse pas trop ya quand même des certain jeux annoncé qui ne fonctionnent pas avec la manette du type nova 3 (ce qui m’arrive) ou mc4 … alors que présenté dans la section manette du catalogue nvidia. pour ma part la version de nova 3 présenté sur leur catalogue me marque « non compatible avec votre appareil » lorsque je bascule sur le playstore pour l’installer…