« Parla più piano e nessuno sentirà, il nostro amore lo viviamo io e te, nemeno sa la verità, neppure il cielo che ci guarda da lassù. » Oui, je sais, écris comme ça, cela ne doit rien vous dire, surtout pour ceux qui n’ont pas eu la chance de faire un peu d’italien. Il s’agit de la chanson tiré du Parrain 3, le dernier de la trilogie. Fermez les yeux, sentez la musique du Parrain parvenir à vos oreilles, et commencez à chanter. Voilà, c’est bien, c’est bien. C’est mieux que Jennifer, non ? Celui qui a l’audace de me dire le contraire aura le droit à un traitement de faveur de ma part, et j’irai, séance tenante, chercher quelques sacs de béton prêt à l’emploi…C’est que l’on n’égratigne pas l’esprit d’un rital, non mais oh ! Surtout après une coupe du monde catastrophique de la part des italiens, en dehors de leur premier match. D’ailleurs, la coupe était pleine, presque aussi pleine que la tête de ce pauvre Balotelli, qui n’aura que peu peser sur les matchs, et qui nous donne envie de boycotter tous les Marios à venir sur les consoles Nintendo.
De là à nous faire boycotter tous les jeux à venir ? Certainement pas ! Même si ma douleur reste palpable (Pirlo qui en termine là, c’est terrible), je braverai cette peine immense pour accomplir mon devoir. Et j’en tire, personnellement, une grande fierté. Abattu mais fier. Mais pas abattu par un pistolet, ni un fusil à canon scié, comme le proposent ici les studios Craneballs (dans la tête) Studio LLC, dans un jeu prenant sa source dans l’univers de la mafia, répondant au doux nom d’Overkill Mafia. Un titre qui fait frémir, tant il donne dans l’amplification gratuite. De là à donner dans l’amplification de notre pur plaisir ? C’est à voir, avant de tirer à boulets rouges dessus, à défaut de balles rougeâtres.
Un jeu de tir, à l’ancienne
D’entrée de jeu, si je puis dire, quelque chose marque l’esprit comme le sang marque les vêtements : la charte graphique, laquelle fait penser directement à celle de Sin city. Un habile mélange de non-couleurs telles le noir et le blanc, associées à un peu de rouge de ci, de là, pour l’évocation du côté sanguin de la chose.
Cela fait bizarre au début, mais force de constater que cela retranscrit parfaitement l’ambiance des années 1920-1930 à New-York, Chicago, etc. Enfin j’imagine puisque je n’étais pas vivant à cette lointaine époque. Eh oui, n’est pas Duncan Macleod qui veut. Cet étonnant mélange nous replonge dans ce temps perdu où il faisait bon trafiquer et faire des affaires à l’aide d’une arme. Quoi de plus normal, me direz-vous, pour un jeu de tir à l’ancienne.
Clairement, Overkill Mafia (décidément, je ne me ferai jamais à ce nom) opte pour le jeu de tir à la troisième personne mais en mode fixe, ne privilégiant point une vision purement FPS, très moderne. Sans doute trop moderne pour ce jeu. C’est bien simple, j’ai eu l’étrange mais point désagréable impression de revenir 20 ans en arrière lorsque je jouais sur mon Atari STF aux « Incorruptibles », lequel disposait de phase de jeu du même acabit. Sauf que la technique l’a maintenant emporté sur les graphismes pixellisés de l’époque. Que dis-je, la technique ? Plutôt la technologie.
De quoi faire « Don » à la science ?
La technologie a du bon, c’est un fait indéniable concernant les jeux. On peut jouer au nostalgique comme je le fais parfois, mais dire que les évolutions n’ont pas apporté une plus-value pour les nouveaux jeux serait mensonger. Ainsi Overkill Mafia, malgré ses influences certaines autant du point de vue cinématographique qu’au point de vue vidéo-ludique, apporte sa bonne dose de fun.
Sortez les flingues et le whisky frelaté ! Vous démarrez donc comme simple tire-bouchon, et l’on vous proposera certaines épreuves à passer afin de montrer combien vous avez l’étoffe d’un affranchi voire plus. Bien entendu, il s’agira surtout d’abattre ceux qui voudront vous faire bobo (comme le disaient les méchants dans Nicky larson) tout en évitant, bien entendu, de tirer n’importe où, sur les personnages qui passeront devant vous et qui n’ont rien à voir avec vos déboires (effet miroir avec le whisky, veuillez m’en excuser).
Pour ce faire, la prise en main est simple : doigt sur le côté gauche pour viser avec vos armes, doigt sur le côté droit pour tirer ou pour recharger. Attention, je ne parle pas d’un film peu recommandable, mais bien d’un jeu. Les pervers, vous savez où se trouve la porte. Bref, un format classique mais efficace. Heureusement, car le jeu se révèle être assez dur, très dur même sur certains passages (je parle encore du jeu !).
Mafia Blues or not ?
On a bien envie de regarder les studios Craneballs (dans la tête, je la refais car je suis un « ouf malade ») Studio LLC en prenant une pose à la De Niro devant Billy Crystal en en leur disant « Toi, t’est un bon ». Ouais, du moins au début, après avoir été envahi par le bon travail effectué sur la réalisation du jeu.
Ensuite, cela se gâte, telle une grappa servie trop froide, en fin de repas, alors qu’elle est affinée. D’ailleurs cela vous laisse un arrière-goût d’inachevé dans la bouche. Et de dureté. En effet, il est dommage qu’Overkill Mafia ne nous propose qu’un simple jeu de tir, tout aussi bon fusse-t-il, alors que la démarche scénaristique aurait pu apporter un grain de raisin, et de raison, si elle avait été plus élaborée. Comme vieillie dans un fût de chêne.
En outre, la difficulté est telle qu’elle se montre rébarbative et pourra vous forcer la main à utiliser la boutique d’achats intégrée. Mais ce n’est pas tout, quand tout vous semblera bloqué, il vous sera instamment indiqué que vous pourriez faire du pizzo (une forme de racket pratiqué par la Mafia, pour votre culture personnel) auprès de vos amis de Facebook. Encore un moyen pour faire de la propagande illégale s’il en est. Mais, pour ma part, je ne resterai pas dans l’omerta.
Gratuit, globalement bien réalisé, Overkill mafia n’est peut-être pas aussi bon qu’une huile vierge sicilienne, mais a le mérite d’offrir une expérience de jeu des plus convenables quoiqu’un peu trop convenue. Bon jeu de tir à l’ancienne, il pourra vous plaire, voire plus si vous faîtes fi de la boutique intégrée au calibre du jeu ainsi qu’à l’appel incessant, non pas au meurtre, mais de vos amis sur Facebook. Néanmoins, et sans vouloir lui tirer dessus, il est un tantinet trop répétitif et dur pour vous apaiser totalement, telle une bonne assiette de risotto. S’il avait pris le parti de raconter une véritable histoire, il aurait pu bénéficier d’une note meilleure, mais, là, on se retrouve devant un simple jeu de tir, élégant certes, avec un petit soupçon d’âme lié à l’univers du jeu, qui vous occupera de temps à autre. Ainsi, tel un médiocre Chianti, acheté à pas cher chez Lidl (cette remarque vaut aussi pour les St Emilion), il ne faudra pas en abuser, sinon gare aux maux de tête. Et il n’y a rien de pire que les lendemains de cuite. Ah si…Se retrouver dans l’eau avec du béton aux pieds.
- Réalisation originale
- Prise en main facile
- Plaisir immédiat
- Intégration Google +
- Musique très agréable
- Une histoire qui aurait demandé à être développée
- Boutique ingame
- Répétitif
- Nécessité de rameter vos gangsters de potes