J’assimile toujours l’expression pirate de l’espace à Cobra, une animation japonaise qui a bercé mon enfance, il y a bien longtemps de cela (tout remarque déplaisante quant à cet état de fait sera très mal perçue). Une très bonne anim’, comme disent les djeuns. Elle mettait en scène un pirate nommé Cobra, d’où le nom de la série (éwé, logique). Ils pensaient vraiment à tout, nan ? Bon, bref, j’adorais ce dessin animé, car il dégageait une forte odeur de Space Opéra à l’ancienne : vaisseaux spatiaux immenses, personnages hauts en couleur et en forme, le dessinateur étant celui de Nicky Larson vous comprendrez cette allusion, délires visuels, scénario un peu barré. Bref, de la bonne anim’, M’dame ! En attendant que Monsieur Alexandre Aja (pas de conneries à ce niveau-là, hein !) sorte le film adapté, je me délecte parfois de quelques envolées spéciales et spatiales, en me prenant pour un corsaire. Bon, pas sur le dernier shoot-em-up que j’ai testé…Mais sur un jeu développé par un gars de chez nous, en la personne de Jocelyn Demoy, un tout en un, nommé habilement Space Corsair.
Quand je dis tout en un, je veux surtout dire que Space Corsair est bien plus qu’un petit shoot-em-up. Je dirais même que le shoot n’est qu’une partie du jeu parmi tant d’autres qui viennent se greffer à l’atome initial en essayant de lui apporter un supplément d’âme. Pleins de petites choses que nous essayerons de décrypter, afin de savoir si, finalement, ce jeu restera dans les annales comme une étoile non filante du Google Play ou simplement s’il doit terminer dans les décharges spatiales qui débordent de shoot plus pourris les uns que les autres.
Un X2 simplifié, mais pas simpliste
Space Corsair est pour moi un X2. Je sais, cela n’existe pas, mais c’est quand même pour moi un X2. Et qu’est-ce qu’un X2 ? Tout simplement un jeu de style X3 ou X4, mais en simplifié. Vous voilà bien avancés. Allez, je suis sympa, pour moi, un X2 est un shoot-em-up prenant, de manière simplifiée, différents éléments au genre qu’est le X4. Ce dernier demeurant purement stratégique avec ses volontés d’eXpansion, d’eXploration, d’eXtermination, d’eXploitation. Ici, nous n’aurons droit qu’à la phase d’eXtermination et d’eXploration d’où le 2X.
Pour autant, cela suffit amplement pour un shoot multidirectionnel vu de dessus comme cela nous est proposé ici. Car, l’air de rien, Space Corsair propose déjà pas mal de challenges plus différents les uns que les autres. Et surtout une durée de plus appréciables ! Il y a tellement à faire dans ce jeu qu’il nous donne presque l’impression de jouer à un sandbox. Bien sûr, ce n’est qu’une impression. Il n’empêche qu’elle demeure palpable. Comment ce prodige ? Simplement en proposant un jeu ouvert.
Bien sûr, et ne jouez pas les inquiets d’avance, vous serez guidés, dès le début du jeu, par un chouette petit tutorial, totalement en français, qui vous expliquera le X1 X1 de ce jeu. Après, vous aurez le choix de suivre des missions ou de naviguer un peu au gré des vents stellaires selon votre humeur. Vous commencerez donc avec un fort modeste vaisseau spatial, loin d’être digne d’un faucon millenium, mais plus d’un vraicon centorium, en vous sentant un peu seul dans cet espace grandissant devant vos yeux. Un véritable univers.
Un univers que vous allez investir par vos actions, et elles seront multiples si vous suivez la trame scénaristique. On vous proposera ainsi de dégommer des pirates (classique), de trouver du minerai, d’escorter des gentils, de faire un maximum de commerce, etc. Bref d’évoluer comme vous le voulez. Et donc de grandir au sein d’une galaxie ayant des odeurs d’infini.
Un peu plus près des étoiles
Devenir grand, devenir beau et célèbre, mais aussi craint de vos adversaires, tel est votre but. Toucher des étoiles qui vous paraissaient tant éloignées n’est désormais plus un rêve mais une possible réalité. Accomplissez ce que vous devez ou vous voulez accomplir afin de gagner des thunes et achetez un vaisseau ainsi qu’un équipement dignes de ce nom. Au fur et à mesure, vous vous sentirez pousser des ailes, en ayant l’impression agréable que chaque galaxie que vous parcourez vous appartient totalement. Une sensation rare.
Et pourtant, on ne pourra pas dire que la réalisation aide vraiment à cette immersion. Elle est honnête, c’est indéniable, mais elle n’a rien de transcendante. Avec des graphismes simples (malgré quelques belles structures) et des sons tout aussi simples, Space Corsair aurait pu se saborder. Mais il n’en est rien.
Il propose juste ce qu’il faut, sans donner dans le « bling bling » si cher à certaines productions. Juste ce qu’il faut pour vous laisser contempler l’immensité de cette petite œuvre indépendante. Qui dit indépendante ne veut pas dire totalement gratuite. Même si le jeu l’est par essence, une boutique est disponible pour celui qui veut griller quelques étapes en plus de quelques euros, mais elle n’est pas vraiment nécessaire, et est juste là pour offrir au développeur unique le fruit de quelques revenus qui ne tomberaient pas du ciel étoilé.
Vous allez me dire que je donne dans le dithyrambique, que je ne suis plus maître de mes mots, et que, par conséquent, je ne sais voir les maux là où ils se trouvent. C’est faux. Totalement faux, et je le prouve ! Quelques défauts subsistent, mais ils demeurent anecdotiques. En premier lieu, le mode multijoueur n’est pas encore au point. Le développeur vous l’indique clairement lors de votre connexion (en alpha-test). Quelques manipulations sur votre box seront nécessaires. Néanmoins, la connexion, lors de mes essais, fut instable pour ne pas dire impraticable. En outre, un autre défaut (bug) assez agaçant subsiste : quand vous accédez à votre inventaire le temps d’une bataille, vous continuerez à encaisser les coups pendant le chargement. Rageant, n’est-ce-pas ? Certainement, mais pas assez pour bouder notre plaisir.
Gratuit, en français, Space Corsair est une excellente surprise à mes yeux et surtout à mes doigts. Une excellente surprise qui me bouffe un temps monstrueux. Astucieux shoot-em-up, mélangeant plusieurs influences et idées, dont le rpg, il est un X2 tout à fait recommandable. En toute franchise, il vous propose quelques avantages contre nature. Payez juste ce qu’il faut, à savoir 0.99 euros, pour ne pas avoir à supporter une publicité entièrement supportable, rien que pour supporter le seul créateur de cette œuvre, Jocelyn Demoy. D’ailleurs, je n’ai qu’une très vieille expression, tirée de ma très longue expérience de joueur en ligne (Daoc 4TW) à lui dire : Jayjay Mayk ! Avec un tel talent, on va finir par croire que tous les Jocelyn sont exceptionnels. Franchement, je n’en suis qu’à un pas…
- Diversité
- Prenant
- En français
- Chronophage dans le bon sens du terme
- Mode Multijoueur en Alpha