Première apparition de la série sur Android, NFS Shift avait été une bonne surprise. NFS Hot Pursuit enfonçait le clou avec un gameplay très agréable. Cette année, c’est une nouvelle fois un titre déjà existant que Electronic Arts a décidé de dépoussiérer : Most Wanted. Est-il aussi réussi que ses prédécesseurs ? Vous allez tout savoir dans ce test.
Des graphismes qui ne déçoivent pas.
On s’y attendait un peu, et on est servis. Most Wanted est un jeu très beau. Les voitures sont modélisées à la perfection, c’est propre, c’est net, et dieu merci, le temps des carrosseries avec des horribles reflets à gogo semble révolu ! On ne peut pas en dire autant de la surface de la route, qui bénéficie elle du fameux traitement “patinoire” si caractéristique de la série Need for Speed. Notons également que pour une fois, les images de fond ne sont pratiquement pas pixelisées et sont même plutôt jolies ! Les décors sont agréables, mais rien de révolutionnaire toutefois.
L’animation est bonne. Sans aller jusqu’à parler de réalisme, le mouvement des voitures est comparable à ce qu’on pouvait voir sur le premier Most Wanted il y a quelques années (rappelons que le jeu est sorti en 2005). On a même le droit à un léger flou de vitesse, disons plutôt une astucieuse utilisation des textures de la route pour donner cette effet. Par contre, même si sur le papier cela semblait une révolution, n’attendez pas grand chose de la gestion des dégâts. Un pare-brise pété, un pare-chocs qui s’arrache, quelques rayures par-ci par-là : vous pouvez toujours vous écraser à 250 km/h dans le mur et vous en sortir vraiment bien, prendre à camion en pleine face à contresens et il sera éjecté dans les airs comme s’il s’agissait d’un minable petit insecte. Soyons bien d’accord, le jeu est beau, mais cela ne signifie pas réaliste : d’ailleurs, ce n’est pas ce que nous attendions de ce jeu.
Les effets lumineux sont beaux, que ce soit de jour (avec ce filtre de couleur pâles, la signature Most Wanted) et encore plus de nuit. Mais bizarrement, les gyrophares de police sont très peu visibles, voire même parfois pratiquement éteins. Curieux, surtout quand on repense au festival loupiotes bleues et rouges que nous offrait Hot Pursuit dans ses courses, surtout dans les tunnels !
Le revers de la médaille.
Qui dit graphismes réussis et tape-à-l’oeil, dit également contraintes techniques, évidemment. Même si, comme d’habitude, cela dépendra forcément de l’appareil sur lequel vous jouez, NFS Most Wanted souffre de réels problèmes de ralentissements (et pas seulement de la part du trafic qui vous voit débouler à pleine balle en face de vous). Sur un Galaxy SII, bien que dans l’ensemble le jeu soit fluide et parfaitement jouable, l’animation souffre parfois de quelques gros coups de fatigue, fort heureusement, souvent en début de course et rarement en pleine action.
Pire, il arrive que le jeu soit réellement auuu raaaleeentiii pendant une course entière (les secondes du chrono paraissant bien longues). Des défauts qui pourraient peut-être se voir corrigés au compte-goutte par des mises à jour. Reste que le jeu est stable et ne subit pas la malédiction du “force close” aléatoire (en tout cas pas une seule fois ici, même après de nombreuses heures de jeu).
Oubliez l’environnement ouvert.
En ce qui concerne l’aire de jeu, pour commencer, ne vous attendez pas à pouvoir vous promener librement dans une ville ouverte. Rien de comparable aux version PC/consoles, ici vous devez vous contenter du shéma classique : un départ, “tout droit”, une arrivée. Quelques rares raccourcis, et une route aussi large qu’une piste d’aéroport, un choix probablement motivé par le gameplay fatalement moins précis sur un support mobile.
C’est bien simple, si vous avez joué aux précédents NFS sur Android, vous ne serez pas beaucoup dépaysés avec celui-ci… et c’est bien dommage. On aurait justement bien aimé être dépaysés et avoir le droit à quelque chose de plus audacieux, avec un environnement ouvert, ou au moins un décor qui ressemble moins à cette ennuyeuse autoroute sans fin. Il n’y a même pas de trottoir, de lampadaires à arracher, de poubelles à dégommer. Tout au plus les quelques barrières qui précèdent les barrages de police : ça manque de vie ! Si cela pouvait se comprendre pour les deux précédents jeux, il aurait pu en être autrement avec Most Wanted, vu l’importante évolution technologique de nos téléphones et tablettes en matière de jeux. Peut-être l’année prochaine…
Les courses se suivent et se ressemblent.
Au fil de votre progression, vous constaterez que vous arrivez rapidement au bout de vos surprises. Une fois habitué aux jolis graphismes, on se rend compte que les courses sont assez répétitives, presque ennuyeuses. Quelque type de run que ce soit (course classique, résistance, vitesse moyenne, duel…) cela reviendra grossièrement au même : foncer le plus vite possible, éviter les rares véhicules du trafic, essayer de vous débarrasser des flics et déjouer leurs barrages, utiliser la nitro, foncer, utiliser la nitro, foncer…
Ajoutez à cela la configuration très basique des circuits qui accentue cet aspect répétitif indéniable. Heureusement, cela peut-être nuancé par une difficulté qui s’élève assez rapidement dans la carrière. Il y a de nombreux véhicules à débloquer, 35 sur le papier… 46 en réalité ! Sur le papier toujours, EA parle de voitures “personnalisables”, de “Modifs et améliorations” pour battre nos adversaires. Parler de personnalisation est un peu excessif… en réalité, avant chaque course, il vous est possible d’utiliser vos crédits pour activer deux items au choix, améliorant l’adhérence, la rapidité ou encore l’accélération de votre voiture… pour une seule course !
En effet, vous utilisez les crédits du jeu pour vous offrir ces “améliorations” qui ne sont finalement qu’à usage unique. Choix étrange, surtout quand on constate que le prix de deux bonnes améliorations pour votre voiture représente autant (sinon plus) de crédits que la victoire de la course que vous convoitez justement ! Malgré que le jeu soit payant, Electronic Arts propose des paiements in-app pour transformer votre argent réel en crédits (celui-ci permettant également d’avoir réellement accès aux voitures que vous “débloquez”). Que l’on soit bien clair, il ne s’agit pas du tout d’un passage obligé pour le joueur, mais bien d’une option de triche payante, tout simplement. Notons aussi que le changement de peinture pour votre bolide coûte aussi quelques crédits : c’est toujours une petite frustration dans un jeu de course, et cela pourrait être évité.
Une pilotage sans surprises.
Là encore, si vous avez connu les précédents jeux de la série sur Android, vous prendrez rapidement vos repères sur NFS Most Wanted. La conduite est à peu près la même, voire moins précise. J’ai trouvé la précision en mode “gyroscope” assez mauvaise, alors que c’était justement un point fort des précédents jeux. Pour une fois, j’ai même été contraint de choisir le mode “petit volant” pour avoir un confort de conduite acceptable, mais sans plus. Il aurait été bon de permettre un mode “boutons classiques”, avec de bonnes vieilles flèches.
L’accélération est automatique, pour le frein (inutile) vous pourrez appuyez au centre de l’écran. La nitro se déclenche en glissant le pouce droit vers le haut, et se recharge en sautant, en dérapant, en faisant un “takedown” aux policiers (ça, c’est le petit coté Burnout) ou juste en roulant. Bon, cela fait bien longtemps que plus personne n’est choqué par la gestion de la nitro dans les jeux de course. Enfin, si vous glissez le pouce droit vers la gauche ou la droite, vous “lancez” la voiture dans un drift, tout en continuant à tourner avec le mini volant ou le gyroscope. La gestion du drift est donc différente des précédents jeux, mais n’en reste pas moins mauvaise. Si faire partir la voiture en dérapage est (trop) facile, vous remettre proprement sur le droit chemin de la ligne droite demandera en revanche un peu de pratique. On se croirait dans Mario Kart en mode manuel, tout simplement. Finalement, on finit par ne plus avoir envie de risquer un drift qui nous fera plus perdre de temps que gagner de barres de nitro, sur ce point c’est encore un échec à mon sens.
Pas de multi-joueurs, mais du social multi-plateforme.
Autolog, Origin, Speedwall… toutes ces appellations sont bien jolies, mais donnent surtout l’impression d’être là pour cacher la misère. Car en réalité, NFS Most Wanted sur Android ne possède pas de vrai mode multi-joueurs. Il faudra vous contenter d’un tableau de scores pour chaque course, où vous pouvez comparer vos performances avec vos amis. Mais chose intéressante pour les fans de NFS qui possèdent aussi le jeu sur PC ou console, votre compte Origin vous permettra de synchroniser quelques statistiques de votre progression entre vos différents appareils. C’est sympa, mais on aurait bien aimé pouvoir s’amuser avec ses amis en temps réel, hélas ce n’est (toujours pas) pour cette fois-ci, et c’est vraiment dommage.
Plein les oreilles : du tout bon.
Inutile de s’étaler sur la bande son du jeu, sachez que cette dernière est particulièrement réussie, que ce soit au niveau du bruit des bolides (qui ne ressemblent pas aux tondeuses de GT Racing, on peut s’en réjouir) ou de la musique qui accompagne l’action. Quelques vrais morceaux dans des genres différents, avec par exemple Green Day, Skrillex ou encore The Chemical Brothers. En plus de cela, Electronic Arts a fait l’effort de nous proposer une version française de la voix qui parle aux radios de la police : “Une patrouille est en difficulté, des renforts vont arriver !..”
Alors, faut-il mettre le contact ?
En conclusion, Need for Speed Most Wanted version Android n’est pas aussi surprenant que l’on pouvait s’y attendre. Les graphismes sont certes réussis (n’oubliez pas de parcourir nos photos) mais c’est au prix d’une fluidité souvent sacrifiée (suivant les terminaux). Les courses sont assez répétitives et peu de surprises sont au rendez-vous. On s’amusait même davantage dans Hot Pursuit en ayant la possibilité de prendre la place des policiers. Pour autant, maintenant que vous savez à quoi vous attendre, Most Wanted vous satisfera par ses nombreuses voitures à débloquer et une difficulté plutôt relevée.
Le vrai problème, c’est qu’une fois de plus, aucun mode multi-joueurs n’est prévu, et ce n’est pas vraiment l’aspect “social multi-plateforme” (avec Origin) qui va compenser ce manque. Le jeu coûtant tout de même près de 7 euros, on ne peut que vous conseiller d’attendre la prochaine promotion de EA ou du Google Play pour profiter à moindre coût de ce jeu qui est beau, mais qui peut vite se révéler lassant.
- Graphismes réussis
- Nombreux bolides
- Bande son réussie
- Toujours pas de multi...
Y’a des Caterham???
Top la review! 😉
Merci toinoubilout 🙂 . Malheureusement la petite anglaise ne semble pas incluse dans la version mobile…
Pas d’cat!? Pas d’ariel atom 500 v8 je parie! (… Et GD t70 700hp non plus bien évidemment…). Alors pour une mustang et bagno de son gabarits je peux comprendre (sa drift bien à « vive allure »), par contre la delta et le humvee?! (ET PAS D’CAT!) pige pas, c’est une véritable faute de goût! Alors voilà, moi c’est fait, temps que je n’ai pas ma r500/csr260 je boude nfs! (j’prefere snobé, c’est mieux 😉 )